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Qui choisirez-vous ?

Cette campagne présidentielle déjoue tous les pronostics. Pour savoir à quel candidat vous fier, nous leur avons adressé vos interrogations. Voici leurs réponses.

Par la rédaction

© Joël Saget

Quand François Fillon a déclaré en novembre dernier vouloir dérembourser le petit risque, il a ouvert sans le savoir une séquence inédite dans les campagnes présidentielles. Si le thème est récurrent à droite de l’échiquier politique, pour la première fois, grâce à cette polémique, les sujets de santé ont obtenu une place significative dans le débat politique ; tous les candidats ont été amenés à étoffer leurs propositions en la matière. Voire à faire preuve d’imagination pour se différencier. Ce fut notamment le cas pour le remboursement des soins optiques, dentaires ou des audioprothèses. Le programme d’Emmanuel Macron – « prendre en charge à 100 % l’optique, l’audition et le dentaire » d’ici à 2022 – a ensuite été imité par d’autres candidats. François Fillon le premier, lui qui promettait un tour de vis sans précédent dans les dépenses de santé quelques mois auparavant, après les primaires de la droite et du centre, et qui a fini par proposer le 21 février dernier, lors d’un débat organisé par la Mutualité française, un « reste à charge égal à zéro » – comprendre un remboursement à 100 % – de ces prestations grâce à « un nouveau partenariat entre la Sécurité sociale et les organismes complémentaires » aussi en 2022. Sacré retournement de situation ! Et ce fut loin d’être le seul. 

 Autre exemple, plus classique celui-ci : l’installation des médecins. Ce sujet politiquement radioactif a permis à Benoît Hamon ainsi qu’à Manuel Valls, alors tous deux candidats à la primaire du Parti socialiste (PS), d’avancer des propositions remarquées : limiter l’installation des médecins pour le premier et même déconventionner ceux qui s’installeraient en zones surdotées pour le second. Une fois la primaire remportée fin janvier, il n’a pas fallu trois semaines à Benoît Hamon pour moduler sa proposition en estimant qu’il n’y avait pas de « solution miracle », le 21 février. Depuis la parution de son programme, le 16 mars dernier, la messe est dite : côté installation des médecins, il n’est plus question que de soutenir financièrement et logistiquement ceux qui voudraient s’installer dans des déserts de soins. Pas d’inquiétude particulière en revanche à avoir côté pharmacie d’officine : les neuf candidats interrogés par nos soins (voir sommaire ci-dessous) confortent ses trois composantes. Ce n’est donc pas dans les cinq ans à venir que son capital sera ouvert aux quatre vents, que les règles d’installation seront chamboulées ou que l’OTC passera en grandes surfaces. Tous soutiennent également la volonté de la profession d’être rémunérée sous forme d’honoraires.

Pas d’unité sur la dispensation

Néanmoins, les cadrages économiques ont une importance capitale. Sur l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), voici les promesses affichées des candidats : + 2,3 % sur cinq ans pour Emmanuel Macron, François Fillon le maintiendrait à + 2 % pendant son quinquennat et Nicolas Dupont-Aignan le fixerait à « + 2,5 % ou + 3 % » pendant son mandat. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il veut carrément le supprimer ! Marine Le Pen ne s’est, à notre connaissance, pas exprimée sur le sujet. 

Déremboursement
et installation
des médecins
restent tabous. 

Dans la grande foire aux idées, il en est une autre qui a émergé : dispenser les médicaments à l’unité. Parmi les candidats que nous avons sondés, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se disent pour. Surfant sur la fin des expérimentations lancées en 2013, nombre de partis ont intégré cette mesure dans leur programme. Et ce, alors qu’aucune étude n’en aurait jamais prouvé l’efficacité, à écouter les industriels du médicament. Cela n’empêche pas les prétendants à l’Élysée de lancer des chiffres d’économies parfois astronomiques, pas moins de 2 milliards d’euros du côté du Front national ! Sa mise en place a tout de même trouvé quelques soutiens, en particulier du côté des patients, représentés par le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), ou chez les médecins de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) malgré le fait que le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), censé évaluer les résultats de cette expérimentation, n’a toujours pas quitté le bureau de la ministre de la Santé. L’explication est certainement ailleurs : parmi les pistes de réforme de la santé, il s’agit d’une des plus populaires – 83 % des Français y seraient favorables, d’après un sondage paru en mai 2016 – et des moins rebattues. Reste à savoir si c’est une bonne idée… mais ce n’est pas une campagne présidentielle qui permettra de trancher la question.

sommaire

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