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« Votre situation est fragile »

Tout en soutenant les évolutions de l’officine, le candidat d’En marche ! maintient une de ses mesures phares en matière de santé : la dispensation à l’unité.

Par la rédaction

© Joël Saget

#fermetures L’implantation des pharmacies est un réel atout face aux problèmes de couverture territoriale et d’accès de la population aux professionnels de santé. Le triptyque généraliste-pharmacien-infirmier libéral demeure essentiel dans bien des régions. Les professions sont en quelque sorte solidaires les unes des autres, et il faut se préoccuper de chacun des éléments de ce tissu local pour éviter de voir l’ensemble se déliter. Le maillage territorial assuré par les pharmacies doit donc être préservé et l’évolution des formes de rémunération doit y contribuer. Or la situation est fragile. Nous avons perdu ces dernières années plus de 1 000 pharmacies, passant de 23 000 à environ 21 500 actuellement. Néanmoins, cela ne veut pas dire que le réseau pharmaceutique doit demeurer immuable. Il faut, dans certains cas, encourager les regroupements, notamment en ville, et permettre dans le même temps le maintien des pharmacies de campagne.

#déserts Concernant les évolutions de l’organisation territoriale des soins (avec notamment le développement des maisons et des pôles de santé), il faut bien entendu être attentif à leur impact sur le réseau pharmaceutique. Celui-ci ne doit pas être fragilisé mais au contraire conforté. De plus, en termes d’attractivité de l’exercice officinal, il faut se préoccuper des évolutions dans le champ de la formation des pharmaciens, la part des étudiants se destinant à l’exercice en officine connaissant une baisse préoccupante.

#missions Le pharmacien d’officine doit pouvoir bénéficier d’une évolution de sa pratique en développant de nouvelles missions et de nouvelles prérogatives : suivi des patients chroniques, élargissement de ses compétences, notamment en matière vaccinale, mise en œuvre des entretiens pharmaceutiques, intégration de la pharmacie clinique, accès aux données du dossier patient…Le pharmacien d’officine doit être, avec le médecin traitant, un acteur du parcours de soins et il faut développer ses missions en termes de prévention et de promotion de la santé. Nous avons fait de la prévention un axe majeur de notre programme santé. À ce titre, le pharmacien est un acteur clé, compte tenu en particulier de ses compétences et de ses contacts au quotidien avec la population.

« Nous ne sommes
pas comptables
des [baisses de prix]
que vous décrivez. »

#baissesdeprix À chacun ses responsabilités. Nous ne sommes pas comptables des politiques que vous décrivez. La politique de maîtrise des dépenses de santé a largement mis à contribution le secteur du médicament. Les conditions de rémunération n’ont pas évolué en conséquence. L’économie de l’officine a donc été directement touchée. Il faut détacher progressivement la rémunération du volume des ventes, du nombre de boîtes vendues, pour faire une plus large place à la fonction de conseil et à l’exercice de nouvelles missions. La négociation conventionnelle doit permettre rapidement des avancées majeures en la matière.

#leclerc Nous entendons développer les missions des pharmaciens, notamment en matière de sécurité de la prescription. La vente de médicaments à ordonnance non obligatoire dans les grandes surfaces ne fait pas partie des solutions que nous appelons de nos vœux.

#venteàlunité Il est important de travailler à l’ensemble des manières de développer le juste soin et la juste prescription. Le suivi de l’observance des patients, la bonne prise du traitement, l’adaptation des conditionnements aux recommandations de prescription (exemple : les antibiotiques), le rappel auprès des prescripteurs des recommandations de durée de prescription de certains traitements… concourent à cet objectif.

« La vente à l’unité
est destinée à éviter
la surconsommation . »

 La vente à l’unité est destinée à éviter la surconsommation ou la consommation hors prescription. Elle participe de cette logique du juste soin et peut permettre de sensibiliser les patients en la matière. Il faudra tirer tous les enseignements de l’expérimentation en cours et traiter les problèmes logistiques et les charges administratives liés à ce type d’innovation.

#paperasserie L’élargissement des missions du pharmacien ne va pas dans la direction que vous décrivez. Sur le plan de la gestion des charges administratives, les professionnels de la pharmacie ont développé collectivement des innovations intéressantes (comme le dossier pharmaceutique), ils gèrent au quotidien pour leurs patients les relations avec l’assurance obligatoire et avec les complémentaires. Les pharmaciens sont donc acteurs de la bonne administration. Aux pouvoirs publics de ne pas leur ajouter de contraintes inutiles. Il faut au contraire libérer les initiatives.

#capital Nous sommes attachés à l’exercice indépendant de la pharmacie. C’est notamment fondamental pour assurer le maillage territorial évoqué plus haut. La concentration dans ce domaine n’est pas souhaitable.

#plaquetournante Le pharmacien est au centre du parcours de soins et participe aux soins de premier recours. Il n’y a pas lieu d’opposer le médecin traitant et le pharmacien. Leur complémentarité et leur travail en bonne intelligence sont au contraire capitaux sur le territoire. 

la question de la rédaction

Y a-t-il, selon vous, une taille critique minimale pour que les pharmacies soient capables d’assurer leur rentabilité et donc leur pérennité ?

Le modèle économique de l’officine dépend de multiples critères : son contexte territorial, la densité de la population, la concurrence locale, l’organisation des autres professionnels de santé susceptibles d’orienter les flux de patients… Lorsque l’on raisonne sur les meilleures façons d’adapter les modes de rémunération, il faut prendre en compte ces différents éléments car, encore une fois, la préservation du réseau officinal est un objectif en soi.

L’essentiel de son programme

SANTÉ

  • Remboursement à 100 % des soins optiques, dentaires et auditifs.
  • Généralisation de la dispensation à l’unité, y compris pour les traitements chroniques.
  • Pas de déremboursement de « soins utiles ».
  • Création d’un service sanitaire de 3 mois pour les étudiants en santé.

ENTREPRISE

  • Suppression du régime social des indépendants (RSI).
  • Remplacement du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) par des baisses de charges.
  • Mise en place d’un service d’explication de la réglementation pour les très petites entreprises (TPE).
  • Développement de l’apprentissage.
  • Réduction des cotisations sociales des salariés et des indépendants.

 

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