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« Les missions doivent être valorisées »

Attachée au modèle français de la pharmacie, la candidate du Front national le confortera si elle est élue. Mais maintient dans son programme la dispensation à l’unité.

Par la rédaction

© Joël Saget

#fermetures Je suis pour la consolidation du maillage territorial. Les économies ne se feront pas aux dépens de l’accès à la santé ou des professionnels.

#déserts C’est une de mes priorités. Pour lutter contre les déserts médicaux, je propose d’instaurer un stage d’internat dans une zone sous-dense, de permettre à des médecins retraités d’y exercer avec des déductions de charge et de développer les maisons de santé pluridisciplinaires. Consolider le maillage des officines est essentiel pour renforcer l’attrait des territoires. Or, pour cela, il faut qu’elles puissent vivre de leur travail.

#missions Les officinaux sont appelés à exercer de nouvelles missions et à jouer un rôle plus important dans le parcours de soins des patients. La rémunération à la marge n’est plus adaptée, il faut qu’elle évolue afin que les nouvelles missions du pharmacien soient valorisées et compensent les pertes de revenus liées aux baisses du prix des médicaments que je souhaite.

« Je table sur
2 milliards d’euros
de gains escomptés
grâce à la vente
à l’unité. »

#baissesdeprix J’entends faire baisser le prix des médicaments, ce qui est possible puisque certains d’entre eux, même génériqués, sont jusqu’à quatre fois moins chers dans d’autres pays européens. Cette baisse de la rémunération, qui se fonde aujourd’hui essentiellement sur les marges, sera compensée par une valorisation du service immatériel fourni par les officinaux, à savoir les missions de conseil, de prévention…

#leclerc Non, l’officine doit rester le lieu unique de dispensation des médicaments, pour des raisons de sécurité et également parce que les médicaments ne sont pas des biens comme les autres et que leur dispensation doit s’accompagner du conseil adéquat, qui ne peut être garanti qu’à l’officine.

« Certains médicaments,
même génériques,
sont jusqu’à quatre fois
moins chers dans
d’autres pays européens
qu’en France. »

#venteàlunité Je plaide pour une dispensation à l’unité des médicaments. Les économies sur lesquelles je table ne sortent pas de nulle part : un rapport chiffre les gains escomptés à 2 milliards d’euros grâce à la vente à l’unité. Ces missions doivent bien sûr être valorisées. Je tiens à rappeler que j’imposerai à l’industrie pharmaceutique d’adapter ses chaînes de production afin d’éviter les problèmes inhérents au déconditionnement/reconditionnement qui peuvent freiner beaucoup de vos confrères. Pour que cette réforme soit menée à bien, il faut que chaque acteur y mette du sien.

#paperasserie Les professionnels de santé doivent exercer les missions pour lesquels ils ont été formés et non se perdre en tâches administratives. C’est pourquoi je leur propose de pouvoir recruter du personnel à moindres charges, grâce à la simplification et la fusion des dispositifs actuels. Il faut également aller dans le sens de l’innovation numérique pour simplifier cette bureaucratie lourde et chronophage.

#capital Je tiens à l’indépendance des pharmaciens et je suis totalement opposée à l’ouverture du capital des officines aux investisseurs privés. La santé est un bien trop précieux pour être achetée par la finance.

#plaquetournante En tant que professionnel de santé médical, le pharmacien doit avoir un rôle plus important dans la prise en charge des patients. Il pourrait se voir confier des missions concrètes de coordination, par exemple en amont et en aval d’une hospitalisation.

la question de la rédaction

Les officines sont des très petites, petites ou moyennes entreprises (TPE-PME). Quelles mesures spécifiques comptez-vous mettre en place pour ces dernières, notamment sur les allègements de charges ou en cas de cession ?

Mon projet est clairement orienté vers les petites entreprises. Je propose de transformer le CICE [crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, NDLR] – 20 milliards d’euros – en baisses pérennes de charges. Je fusionnerai d’ailleurs l’ensemble des dispositifs d’allègements de charges (CICE compris) en les recentrant sur les TPE et PME ainsi qu’au profit des travailleurs indépendants qui doivent en bénéficier, au même titre que les salariés du privé. Si les grandes entreprises et les ETI [entreprises de taille intermédiaires, NDLR] se transmettent plutôt bien, les TPE-PME, et notamment les pharmacies, rencontrent davantage de difficultés. Les plus-values de cession des petites entreprises sont soumises à l’impôt sur le revenu (IR). Elles font l’objet d’un abattement, dépendant de la durée de détention (seuils de 1 à 8 ans), qui est appliqué avant imposition du barème de l’IR. Lors du départ à la retraite, les abattements sont majorés (500 000 euros + 85 % d’abattement après 8 ans de détention). Je propose d’exonérer totalement ces plus-values après 7 ans de détention (avec un mécanisme de quotient plutôt que des seuils). Il faut également alléger la fiscalité pour les donations partielles à des salariés de l’entreprise ou à des tiers pour fluidifier la transmission.

L’essentiel de son programme

SANTÉ

  • Maintenir le remboursement de l’ensemble des risques. Internat de médecine en zones désertifiées, développement des maisons de santé.
  • Création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale pour la dépendance.
  • Suppression de l’Aide médicale de l’État.
  • Baisse du prix des médicaments coûteux et augmentation du recours aux génériques.
  • Protection du maillage territorial des pharmacies.
  • Maintien de la durée légale du travail à 35 heures.

ENTREPRISE

  • Gel des autorisations accordées aux grandes surfaces et commande d’un audit global de la grande distribution.
  • Défiscalisation des heures supplémentaires et maintien de leur majoration.

 

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