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L'EPF pousse à la vaccination en officine

L'European pharmacists forum (EPF) publie un livre blanc dans lequel il prône, entre autres, que les pharmaciens gèrent la vaccination antigrippale.

C'est le rôle d'un think tank que de penser à l'avenir et c'est bien ce que tente de faire l'European pharmacists forum (EPF) dans son nouveau livre blanc Contribution de la pharmacie à la santé de tous, présenté le 30 septembre à la maison des pharmaciens (Paris 9e). Le groupe de réflexion, composé de pharmaciens de dix pays de l'Union européenne (France, Espagne, Italie, Turquie...) et soutenu par Walgreens Boots Alliance, avance quelques propositions sur cinq axes : l'observance médicamenteuse, le dépistage, les soins auto-administrés, la prévention des maladies et, last but not least, la vaccination par les pharmaciens. Avec un leitmotiv : permettre aux officinaux de vacciner est bénéfique pour le patient comme pour la couverture vaccinale, sur fond de désertification médicale, un phénomène qui n'est pas propre à l'Hexagone. « Au Portugal, la couverture antigrippale est de 45 %, alors qu'en France nous ne délivrons que 6 millions de doses, soit moins de 10 % de la population couverts », précisait Philippe Gaertner, président de la FSPF et membre de l'EPF. Le forum a identifié plusieurs pays où le déploiement de la vaccination officinale devrait se faire en priorité : la France, l'Espagne et l'Italie. Pourraient suivre ensuite « l'Allemagne, la République tchèque, les Pays-Bas, la Turquie et la Suisse ». Pour la France, « l'actualité nous a rattrapé », a regretté Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO) et également membre de l'EPF, en une allusion transparente à l'abandon de la vaccination officinale dans le projet de loi de Marisol Touraine. « Le sujet est particulièrement électrique avec les médecins et les infirmiers, a renchéri Philippe Gaertner. Aucune autre mesure n'a permis d'augmenter dans d'aussi grandes proportions la couverture vaccinale. L'acte de piquer n'est pas compliqué, il est certainement beaucoup plus compliqué pour un infirmier d'apprendre à tenir un carnet vaccinal ». Au rayon des soins auto-administrés – comprendre : l'automédication –, l'EPF préconise « d'encourager l'accès aux services de dépistage offerts par les pharmacies », citant l'exemple de tests sanguins dans les pharmacies en République tchèque, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie ou le système d'ordonnance verte en Allemagne qui « permet de recommander des médicaments en vente libre que les patients peuvent alors acheter en toute confiance ». Le plus dur reste à faire : convaincre les pouvoirs publics du bien-fondé de ces propositions.

Par Laurent Simon

1 Octobre 2015

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