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La volonté y est, pas les moyens

En l'absence de cadre clair ou d'incitations financières, les pharmaciens restent réticents à se lancer dans certaines nouvelles missions ou dans la vente en ligne, révèle un sondage réalisé en Pays de la Loire.

 

Il y a ce qu'il est possible ce faire... et ce qui est fait en réalité. L'observatoire régional de la santé (ORS) des Pays de la Loire, en partenariat avec l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens des Pays de la Loire, s'est livré à un état des lieux des pratiques et conditions d'exercice des titulaires de sa région entre mars et avril 2015. Les résultats de cette étude, tout juste publiés, confirment notamment que « la vente en ligne de médicaments non soumis à prescription obligatoire est encore très peu inscrite dans [la] pratique » des titulaires puisque seuls 1,4 % d'entre eux déclarent avoir ouvert un site internet dans cet objectif. 
Cette situation, similaire à ce que l'on peut observer dans le reste de l'Hexagone, ne devrait pas tellement changer à l'avenir puisque seuls 13 % des titulaires d'officine disent projeter d'ouvrir un site de vente dans les prochains mois. Cette faible proportion s'explique par la crainte que « l'ouverture de la vente en ligne de médicaments non soumis à prescription obligatoire [fragilise] le tissu officinal ». En revanche, 44 % des pharmaciens seraient intéressés par un système national et mutualisé de réservations en ligne de médicaments avec délivrance à l'officine. 

Le flop des tests angine

Autre enseignement de cette enquête : si les pharmaciens plébiscitent les tests de glycémie capillaire qu'ils jugent à 90 % comme s'inscrivant bien dans leurs missions, ils sont un peu moins positifs s'agissant des tests angine ou grippe, qu'ils considèrent à 75 % seulement comme relevant bien desdites missions. Cette distinction qu'ils opèrent entre les tests – glycémie d'une part, angine et grippe de l'autre – se reflète dans leur pratique : ils sont en effet 44 % à avoir régulièrement réalisé les tests de glycémie, contre 5 % pour ceux de la grippe et de l'angine – ils étaient autorisés à les réaliser avant l'annulation par le Conseil d'État de l'arrêté les sortant du monopole des biologistes médicaux. Parmi les pharmaciens n'ayant effectué aucun test au cours de l'année précédant l'enquête, un sur deux affirme ne pas avoir l'intention d'en pratiquer à l'avenir, principalement en raison du « manque de visibilité » sur leur rémunération. 
Également interrogés sur la vaccination, les titulaires d'officine expriment des « opinions ambivalentes ». Si 57 % déclarent ne pas être favorables à la possibilité de vacciner, la même proportion pense dans le même temps, de façon pragmatique, qu'ils réaliseraient « personnellement » des vaccinations si la possibilité leur en était donnée. Dans tous les cas, 85 % pointent la nécessité d'une formation. 

Par Claire Frangi

27 Avril 2016

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