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Rappel des priorités pour le BCG SSI

Dans un contexte de pénuries successives du vaccin antituberculeux BCG SSI, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) cherche à optimiser l'utilisation des doses.

Devant l'absence de « garantie sur un approvisionnement pérenne du marché [...] sur les mois à venir » du vaccin BCG SSI, exclusivement produit par Sanofi-Pasteur MSD, le HCSP rappelle, dans un avis publié ces jours-ci sur son site, les priorités de vaccination qu'il avait publiées en mai 2015. Depuis des mois déjà, le vaccin contre la tuberculose BCG SSI connaît des tensions d'approvisionnement. Un retour à la normale avait été annoncé pour la fin 2015 mais le 31 mars dernier Sanofi a déclaré qu'« une rupture de stock est prévue pour une durée indéterminée ». Sur le site de l'Office commercial pharmaceutique (OCP), on trouve cette information : « manque fabricant ». Peu de chances donc pour que vos officines en soient encore approvisionnées. Pour pallier cette situation, dès la mi-mars, Sanofi-Pasteur MSD avait annoncé la mise à disposition « transitoire et exceptionnelle », dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI), les centres de lutte antituberculose (Clat) et les centres de vaccination, d'un vaccin initialement destiné au marché polonais et fabriqué par le laboratoire Biomed-Lublin. Cette alternative n'a toutefois pas été jugée suffisante. 

Les plus jeunes d'abord

Aussi le HCSP recommande que soient prioritairement vaccinés les nouveaux-nés de Mayotte et de Guyane, avant leur sortie de maternité, ainsi que, dans les autres départements (ceux de l'Île-de-France inclus), les enfants de moins de 5 ans porteurs d'un facteur de risque de tuberculose identifié. Viennent ensuite les enfants de moins de 5 ans dont le seul facteur de risque est de résider en Île-de-France. En dernier lieu, devront être vaccinés, dans la France entière, les enfants de 5 à 15 ans révolus sans antécédent de BCG, présentant un facteur de risque de tuberculose identifié et après test tuberculinique négatif. 
Au comptoir, vous pourrez également conseiller à vos patients de privilégier les structures habituées à pratiquer des vaccinations groupées (PMI, Clat, maternités, centres de vaccination), ceci « afin de ne pas perdre de doses de vaccins, celui-ci étant conditionné en multidoses ». Les cabinets médicaux qui le veulent pourront également pratiquer des vaccinations groupées, à condition de pouvoir résoudre les problèmes de chaîne du froid, stockage, etc. S'agissant de l'obligation vaccinale des professionnels de santé, le HCSP ne modifie pas sa ligne de 2010 : ils en restent exempts. 

Variantes

Attention cependant avec le vaccin polonais, qui n'est pas tout à fait le même que le français : il diffère de par la souche utilisée (brésilienne pour Biomed-Lublin, danoise pour Sanofi Pasteur MSD) ; une fois reconstitué, le produit doit être utilisé immédiatement (alors que le vaccin de Sanofi est viable quatre heures après reconstitution) ; et le volume de vaccin à administrer n'est plus de 0,05 ml pour les enfants de 0 à 12 mois mais de 0,1 ml. Si une fiche d'instructions de manipulation du vaccin est jointe à chaque boîte, ainsi qu'une traduction française du résumé des caractéristiques du produit (RCP) et de la notice, ces éléments sont aussi téléchargeables sur le site de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)

Par Claire Frangi

21 Avril 2016

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