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Des économies très coûteuses

L'Académie nationale de pharmacie fustige la baisse des prix des médicaments prévue dans le PLFSS 2021.

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Dans un communiqué en date du 5 octobre, l'Académie nationale de pharmacie a fait connaître son inquiétude quant aux baisses de prix sur le médicament inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2021. Selon elle, il s'agit en effet d'une mesure « injustifiée » qui va pénaliser les patients « sans faire d'économie budgétaire ». Son constat est clair : en pénalisant les médicaments anciens qui présentent déjà des prix très bas, ces baisses supplémentaires risquent « d’augmenter encore le nombre de médicaments indisponibles en pharmacie ».

De cause à effet

Rappelant qu'elle ne cesse d'alerter depuis une dizaine d'années sur l'augmentation exponentielle des pénuries et des ruptures de stocks, l'Académie pointe le fait que c'est « justement le manque de disponibilité de ces médicaments anciens indispensables qui génère des surcoûts, directs ou indirects, très élevés ». Pour étayer ses dires et expliciter ce qu'elle considère donc comme une relation de cause à effet, elle liste plusieurs raisons objectives : l'impossibilité de négocier les prix des produits importés en urgence, l'alourdissement de la charge de travail des professionnels de santé « pour gérer ces ruptures ou en atténuer l’impact par des traitements de substitution », l'étiquetage en langue étrangère qui risque « d’augmenter les erreurs éventuelles d’administration liées au changement de molécule ou de présentation » ou encore la délocalisation des productions en Asie « dont nous subissons encore les conséquences délétères ». Dans le contexte actuel, l'Académie nationale de pharmacie considère donc que ces mesures budgétaires risquent d'avoir des « conséquences désastreuses » pour les patients « obligés de recourir à des traitements inadaptés, souvent beaucoup plus onéreux, voire pire, d’être privés de traitement ».

Par Benoît Thelliez

9 Octobre 2020

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