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En Grand Est, la situation des pharmaciens est très difficile

Dans la région Grand Est, l’un des principaux foyers de l’épidémie de coronavirus, les officinaux sont quotidiennement confrontés aux pénuries de gel hydroalcoolique, de masques, voire de thermomètres. Heureusement, la solidarité s’organise pour leur venir en aide.

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« Dans la région, la situation est cataclysmique à certains endroits, s'inquiète Christophe Wilcke, président de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens de Grand Est. Nous sommes confrontés à une gestion très difficile de l’information, des patients et des approvisionnements. » La semaine dernière par exemple, la région a connu d'importants problèmes d’approvisionnement en masques de protection. « Nous avons eu des secteurs complets où les commandes ne sont pas arrivées », déplore Christophe Wilcke. En parallèle, les patients se sont rués sur les gels hydroalcooliques, qui se sont rapidement retrouvés en rupture de stock, puis sur les thermomètres lorsque la consigne de prendre sa température deux fois par jour est passée. Le paracétamol aussi a été très demandé, même si Christophe Wilcke reconnaît que les patients « se sont montrés raisonnables et n’ont pas fait de stocks ». « Notre quotidien, c’est de dire non 150 fois par jour : non, nous n’avons pas de gel hydroalcoolique ; non, nous n’avons pas de masques ; non, nous n’avons pas de gants, etc. », déplore-t-il.

Dons de masques et d’alcool

L’autre souci qui commence à se poser aux officinaux, ce sont les collaborateurs touchés par le coronavirus. « Tous les jours, je reçois des courriels de confrères qui m’avertissent d’un cas dans leur équipe. Il faut réussir à assurer la continuité des soins malgré les absences », indique Christophe Wilcke, qui ne peut cependant pas mesurer à ce stade l’ampleur du phénomène. En réaction, certains confrères décident de ne travailler qu'à travers les sas de garde afin de protéger leurs équipes.
Heureusement, la solidarité s’organise dans la région. « Nous avons reçu des dons de masques, que nous gérons afin d’assurer une traçabilité et de les distribuer de la manière la plus juste possible entre les différents professionnels de santé de ville qui sont mobilisés sur le terrain », explique le président de l’URPS. « Nous commençons également à recevoir des dons d’alcool de la part de producteurs alimentaires. Nous avons eu une livraison en fin de semaine dernière dans le Haut-Rhin et cette semaine dans toute la région Grand Est. Nous distribuons ces matières premières à différentes pharmacies en capacité de fabriquer du gel. » Localement, il remarque « beaucoup d’entraide et de solidarité entre professionnels ».

Par Anne-Gaëlle Moulun

25 Mars 2020

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