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Philippe Gaertner

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

© Miguel Medina

La parole est d’or

La politique n’est pas une affaire d’enfants de chœur. Dans le cadre d’une élection, la parole se libère, les débats peuvent – et, parfois, doivent – être âpres et disputés pour emporter le vote des électeurs. Mais la politique a ses règles. Parmi elles, la loyauté est celle que je placerais au-dessus de toutes les autres. Il y a deux choses que je me suis toujours interdites : agiter les peurs pour arriver à mes fins et caricaturer les personnes comme les discours. Je constate que cela n’a pas été le cas de tous durant cette campagne. Prétendre en effet que le paracétamol serait autorisé en grands conditionnements, voire déremboursé, était tout simplement faux, mais il est évidemment plus facile d’instiller le doute que de le dissiper par la suite. 

« Il est plus facile
d’instiller le doute
que de le dissiper
par la suite. »

Saisis par les difficultés économiques, inquiets des perspectives qui leur sont offertes par les pouvoirs publics, les pharmaciens ont voté avec leurs idées noires. C’est un scrutin dont nous devrons tirer toutes les conséquences sur la politique professionnelle à l’avenir. Mais en renouvelant leur confiance à la FSPF, qui finit tout de même première de ce scrutin, et en ne sacrifiant pas la réforme des honoraires, les pharmaciens ne se sont pas trompés de colère. Le passage à 1 euro par boîte dès le 1er janvier n’a que trop tardé, il aurait dû avoir lieu il y a un an déjà. Le palier à 0,80 euro était une main tendue vers les autres syndicats pour obtenir un agrément commun à la réforme. C’était une erreur, qui a coûté 50 millions d’euros aux officines. Notre responsabilité est maintenant la suivante, et elle est écrasante : mettre sur pied le plan d’urgence que nous vous avons présenté il y a quelques semaines pour préserver les plus fragiles d’entre nous. On dit que les promesses – surtout les promesses électorales – n’engagent que ceux qui les écoutent, mais nous nous chargerons de faire mentir cet aphorisme dans les semaines à venir. Nous le devons aux milliers de pharmaciens qui ont voté FSPF lors des élections URPS mais aussi, évidemment, à tous les autres.

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