Petit à petit, l'air de rien, la vaccination en pharmacie va se faire de plus en plus courante chez nos voisins suisses. Dernier en date à l'avoir autorisée, le canton de Genève. Selon Tribune de Genève, le Conseil d'État genevois vient d'octroyer cette nouvelle compétence – jusqu'à présent réservée aux médecins – aux officines. Le canton vient ainsi rejoindre les neuf autres (Neuchâtel, Fribourg, Zurich, Soleure, Berne, Bâle-Campagne, Thurgovie, Schwyz et Grisons), sur les vingt-six que compte la Suisse, à avoir déjà autorisé cette pratique sans ordonnance, selon les données de PharmaSuisse, la Société suisse des pharmaciens.
Garde-fous
Toutefois, elle reste pour l'heure très encadrée : seul le vaccin contre la grippe pourra être administré par les pharmaciens, et uniquement aux personnes âgées de 16 à 65 ans et ne présentant pas de facteurs de risques. La vaccination s'effectuera dans « un espace à l'abri des regards ». L'officinal devra avoir suivi une formation de cinq jours dispensée par PharmaGenève, membre de PharmaSuisse.
« À terme, cette pratique [de la vaccination, NDLR] devrait [...] s'étendre dans toute la Suisse », indiquait en novembre 2015 la Radio télévision suisse (RTS) en citant les propos de Marcel Mesnil, secrétaire général de PharmaSuisse : « C'est une question de vitesse de procédure [...]. Il n'y a aucune raison de s'y opposer ; c'est une démarche qui fait preuve d'un consensus très large. » Selon les cantons, d'autres vaccins sont également administrables en pharmacie : contre la rougeole, l'encéphalite à tiques ou les hépatites A et B. Le président de l'Association des médecins du canton de Genève (AMGE), Michel Matter, a cependant regretté qu'« on ôte encore une part de travail au médecin de famille ».