Le 18 mars dernier, la ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités a reçu le syndicat officinal rue de Grenelle pour un premier rendez-vous qui s'est avéré constructif. D'emblée, Catherine Vautrin s’est dite « résolue à lutter contre la financiarisation de la santé », indiquant avoir constaté « ce qu'il s'est passé pour la biologie, puis la radiologie » et affirmant qu'il n'était « pas question que cela se déroule de la même façon pour la pharmacie ». Des « mots forts » salués par Philippe Besset, qui a reçu de son interlocutrice des garanties sur la défense de l'indépendance des professionnels de santé.
PDA, le retour
Au cours de ce long entretien, le président de la FPSF a pu détailler les autres revendications de la profession et échanger sur des sujets mis sur la table par la ministre elle-même. Il a ainsi été question de la vaccination ou encore du bon usage du médicament, Catherine Vautrin se déclarant inquiète de la surconsommation médicamenteuse par les personnes âgées. Liant ce thème de la gestion du circuit du médicament au sein des Ehpad à celui de la fragilisation des officines rurales, la ministre a indiqué que, selon elle, il devrait revenir aux pharmacies locales de s'occuper de l'approvisionnement des établissements d'hébergement pour personnes âgées de leur secteur. S'interrogeant sur la raison pour laquelle la préparation des doses à administrer (PDA) pour ces établissements ne se faisait pas systématiquement en officine, elle a indiqué vouloir faire avancer le train législatif pour rendre cette activité possible. Une volonté saluée par Philippe Besset, qui a rappelé le travail effectué depuis plusieurs années sur le sujet par le syndicat avec la mise au point d'un projet entrant dans le cadre du dispositif de l'article 51 et les blocages rencontrés jusque-là.
Des demandes fermes de revalorisation
Catherine Vautrin a par ailleurs affirmé sa volonté de « faire progresser les missions des officinaux », tout en insistant sur les contraintes budgétaires fortes qui pèsent sur les comptes sociaux, donc la nécessité pour son ministère de faire des économies. Si cela n'est pas une surprise pour Philippe Besset, ce dernier a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de respecter le principe d’équité entre professionnels de santé. Alors que les médecins sont également en négociation avec l’Assurance maladie concernant l’évolution de leur rémunération, le président de la FSPF reste ferme. Même s'il a le sentiment que « les pharmaciens peuvent compter sur la ministre pour défendre les fondamentaux et faire évoluer la profession », il affirme qu'il ne cédera pas concernant « nos demandes légitimes de revalorisation ».