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Un rapport « Charges et Produits » mi-figue, mi-raisin

La FSPF est en phase avec l'Assurance maladie sur ses propositions « métier » mais réfute son analyse et ses propositions économiques.

© adobestock_ dmitriy syechin

Remis hier, le « rapport au ministre chargé de la Sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance maladie au titre de 2024 pour améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses », dit plus simplement « Charges et Produits », satisfait tout autant qu'il agace le président de la FSPF. Lors de son Live hebdomadaire, Philippe Besset a ainsi affirmé être « totalement en phase avec les propositions "métier" que l’Assurance maladie suggère au gouvernement qui sont notamment d'arriver à une dispensation protocolisée d’antibiotiques après les dépistages d’angine et de cystite ». Il salue également la volonté de l'organisme payeur de renforcer le positionnement du pharmacien tant sur les addictions aux opioïdes que pour la détection de l’insuffisance cardiaque et reconnaît que les mesures envisageant un contrat tripartite avec les ARS pour soutenir les pharmacies rurales et de proximité en difficulté est « une excellente idée ». Même satisfecit enfin vis-à-vis de la proposition de la Cnam de mettre en place un dispositif de « tiers payant contre biosimilaire ». Sur ce dernier point, le président de la FSPF rappelle que les prérequis à cette mesure demeurent l'octroi d'un véritable droit de substitution pour le pharmacien ainsi que l'égalisation de la marge des médicaments biosimilaires avec celle applicable à la spécialité de référence du même groupe biologique.

Ne pas baisser la garde

Pour autant, la FSPF tient à faire remarquer que « ces propositions bienvenues ne doivent toutefois pas masquer la divergence profonde entre l’analyse que fait la Cnam de l’économie de l’officine et les difficultés subies par nos confrères ». En total désaccord avec l'analyse de l'Assurance maladie du bilan financier de l'officine qui serait favorable, le syndicat rappelle que « l’activité exceptionnelle liée à l’épidémie de Covid-19 n’est plus d’actualité [et que] de nombreuses officines voient leurs revenus s’éroder et risquent de s’ajouter aux fermetures connues depuis de trop nombreuses années ». Philippe Besset se montre ainsi absolument « opposé à la baisse de la rémunération sur les médicaments chers », laquelle ne représente que 1 % du prix du produit. Une mesure que la FSPF estime parfaitement inefficace dans l'optique de rétablir les comptes sociaux.

Par Benoît Thelliez

7 Juillet 2023

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