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Protocoles angine ou cystite : feu vert pour les officinaux en CPTS

La prise en charge de la cystite et de l'angine par les pharmaciens vient d'être inscrite dans la loi mais la condition de leur appartenance à un mode d'exercice coordonné demeure.

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Lors de son Live hebdomadaire, Philippe Besset n'a pas caché sa satisfaction de voir pérennisés les protocoles de coopération au sein des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) prenant en charge deux pathologies fréquentes que sont les angines et les cystites : « C'est une avancée ! ». Depuis le 30 septembre dernier, cette possibilité n'était plus offerte qu'aux pharmaciens appartenant à des centres de santé et à des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), après avoir été possible également pour les membres de CPTS à l'occasion d'une parenthèse estivale exceptionnelle qui s'était ouverte le 12 juillet 2022 et refermée le 30 septembre suivant.

Recherche médecin délégant

Deux arrêtés ont donc été publiés au Journal officiel du mardi 14 mars dernier pour graver dans le marbre la possibilité pour les officinaux (et les infirmiers) de potentiellement délivrer, en collaboration avec un médecin délégant, le traitement antibiotique adapté à une odynophagie ou à une pollakiurie avec brûlures mictionnelles. Concrètement, il s'agit pour le pharmacien de choisir ce médecin délégant parmi ceux appartenant à sa CPTS : la tâche est moins ardue que lorsqu'il devait le trouver dans le cadre plus limité en nombre de candidats d'une MSP. Ce prescripteur lui confie alors des ordonnances préremplies permettant de dispenser, par exemple dans le cas d'une infection urinaire, une fosfomycine. L'ordonnance permet également de facturer la délivrance à l'Assurance maladie. 
Concernant la rémunération, le nombre d'actes devra être déclaré à la structure à la fin de chaque mois et il conviendra de préciser la répartition des 25 euros de l'acte de consultation. Selon le président de la FSPF, la ventilation est généralement de « 15 euros pour le pharmacien, 8 euros pour le médecin et 2 euros pour les frais administratifs de la structure ». C'est cette dernière qui facture à l'Assurance maladie l'intervention.

La condition d'exercice coordonné, un frein à lever ?

Pour le syndicat, « cette pérennisation ne peut être qu’une première étape vers une réelle amélioration de la prise en charge des soins non programmés et de l’accès aux soins ». La condition d'appartenance à une structure d'exercice coordonné « limite d’autant la perspective d’un recours optimal et généralisé » à ce type de prise en charge. Pour garantir une réelle efficacité de ces protocoles, la FSPF rappelle l’opportunité d’une dispensation protocolisée hors exercice coordonné.

Par Alexandra Chopard

17 Mars 2023

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