C'est une association à risque qui revient sur le devant de la scène à l'occasion de l'épidémie de Covid-19 : celle de la pholcodine antitussive et des curares myorelaxants.
L'existence d'un lien entre « exposition à la pholcodine » et « réactions anaphylactiques aux curares » est suspectée depuis 2009. La molécule antitussive a depuis été expertisée, cette évaluation aboutissant à un listage en 2011 ainsi qu'à la demande, par l’Agence européenne des médicaments (EMA), de données complémentaires concernant cette potentielle sensibilisation croisée entre la pholcodine et les curares. Une étude observationnelle est en cours actuellement, ses conclusions devraient être connues à la fin de l'année.
Permettre une intubation moins risquée
Dans le cadre de la situation sanitaire actuelle, le nombre de patients pouvant potentiellement être curarisés dans les services d’anesthésie/réanimation a bondi par rapport à la normale. Par mesure de précaution, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande donc aux médecins de « ne pas prescrire de spécialité contenant de la pholcodine pour le traitement symptomatique de la toux », et aux patients de « ne pas utiliser de sirop » en contenant. Cette mesure de restriction avait été anticipée par les officinaux, mais son rappel par un Point d'information officiel demeure le bienvenu.
Traiter la toux malgré tout
Pour donner quelques clés de compréhension au grand public concernant les traitements de la toux en ces temps d'épidémie, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique a rédigé une réponse étayée à la question basique « Je tousse. Puis-je prendre du sirop dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 ? ». On pourra s'y reporter pour faciliter la discussion avec les patients.