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Nouvelles missions : ce que l'on peut faire ou pas

Convention, LFSS pour 2023, loi Rist… de nouvelles missions sont proposées aux officinaux. Mais s’agissant de certaines, des textes réglementaires manquent encore à l’appel afin que vous ayez le feu vert et puissiez vous lancer.

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Prescrire des vaccins : OUI

Depuis le 10 août dernier, les pharmaciens ayant suivi une formation spécifique peuvent non seulement administrer des vaccins, mais aussi les prescrire aux personnes âgées de 11 ans et plus. Cette prescription et l’administration concernent l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal, ainsi que ceux contre la grippe saisonnière. La seule restriction s’applique aux vaccins vivants non atténués chez les patients immunodéprimés. Le montant de la rémunération de la prescription suivie de l’injection est fixé à 9,60 euros (7,50 euros pour l’injection seule).

Renouveler des traitements pour trois mois : NON

Publiée au Journal officiel du 20 mai 2023, la loi Rist étend à trois mois la possibilité pour les officinaux de renouveler des traitements chroniques aux patients munis d’une ordonnance expirée, par délivrance d’un mois. Mais le coup d’envoi de la mesure reste suspendu à la publication de textes réglementaires. En attendant, les officinaux ne peuvent délivrer, sur la base d’une prescription médicale renouvelable d’au moins trois mois, qu’une seule boîte de médicaments supplémentaire.

Dépister le cancer colorectal : OUI

Comme le prévoit la convention signée le 9 mars 2022, les officinaux formés à cet acte peuvent participer au dépistage du cancer colorectal en remettant un kit aux patients éligibles, c’est-à-dire aux sujets âgés de 50 à 74 ans, sans symptômes, sans antécédents personnels ou familiaux et sans facteurs de risque particuliers. Jusqu’au 31 décembre 2023, la remise d’un kit est rémunérée à hauteur de 5 euros TTC (5,25 euros TTC dans les Drom). Le paiement se fait sous forme de Rosp versée l’année suivante.

Accompagner les femmes enceintes : OUI

Les pharmaciens ont désormais la possibilité de proposer aux femmes enceintes, à n’importe quel stade de leur grossesse, un entretien spécifique, directement au comptoir. Au cours de cet entretien « court », ils devront sensibiliser les patientes aux risques liés à la consommation de substances tératogènes ou foeto-toxiques durant la grossesse et, le cas échéant, à l’importance de la vaccination. La facturation s’effectue au comptoir (code acte EFE). Le montant est de 5 euros TTC (5,25 euros TTC dans les Drom).

Mener des entretiens à distance : NON

Afin de lutter contre la Covid-19, les officinaux ont été autorisés à réaliser des entretiens pharmaceutiques à distance. Mais un arrêté publié au Journal officiel du 1er juillet dernier a mis fin à cette mesure exceptionnelle. Il n’est donc plus possible d’accompagner par télésoin les patients sous anticoagulants oraux d’action directe (AOD) ou antivitamines K (AVK), les asthmatiques traités par corticoïdes inhalés ou de faire des bilans partagés de médication.

Être pharmacien correspondant : OUI

Le principe du pharmacien correspondant dans les zones caractérisées par des difficultés dans l’accès aux soins est opérationnel et les documents nécessaires sont téléchargeables dans l’espace amelipro. Désigné par le patient auprès de l’Assurance maladie, il a la possibilité de renouveler des traitements chroniques au-delà de la durée mentionnée sur l’ordonnance et, le cas échéant, d’ajuster les posologies. En contrepartie, il perçoit une rémunération annuelle de 2 euros TTC par patient de 1 à 100 patients et de 1 euro TTC au-delà. Elle est plafonnée à 500 euros TTC par an, tous patients confondus.

Proposer des rendez-vous de prévention : NON

Inscrits dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2023, les rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie sont censés démarrer à partir du 1er octobre pour les patients âgés de 45 à 50 ans. Pour les autres catégories d’âges (20 et 60 ans), ils devraient voir le jour dès l’année prochaine. À l’officine, il s’agira notamment de s’occuper du suivi du calendrier vaccinal ou d’orienter le patient vers un autre professionnel de santé. Cette mission pourrait être rémunérée à hauteur de 30 euros pour un entretien de 30 minutes environ.

Délivrer gratuitement des préservatifs : OUI

Depuis le depuis le 1er janvier 2023, deux marques de préservatifs « Eden » et « Sortez couverts ! » sont pris en charge à 100 % sans prescription médicale pour toute personne de moins de 26 ans, hommes et femmes, sans minimum d’âge. La délivrance se fait à raison d’une boîte, quel que soit le conditionnement.

Prescrire des substituts nicotiniques : NON

Les officinaux peuvent conseiller la prise de substituts nicotiniques aux candidats à l’arrêt du tabac. Toutefois, à ce jour, leur remboursement n’est alors pas possible. À l’occasion de la dernière journée mondiale sans tabac, le ministre de la Santé de l’époque, François Braun, s’était dit favorable à la prescription des substituts nicotiniques, y compris les cigarettes électroniques, par les pharmaciens d’officine. Mais pour l’heure, aucun texte allant dans ce sens n’est paru au Journal officiel. Leur prise en charge reste donc conditionnée à leur prescription par un médecin, une sage-femme, un médecin du travail, un chirurgien-dentiste, un infirmier ou un masseur-kinésithérapeute.

Par Paul Kristoff

6 Octobre 2023

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