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Négociations : ne pas mettre la charrue avant les bœufs

La prochaine réunion paritaire de branche sur les salaires en officine aura lieu après la fin théorique de la négociation de l'avenant économique.

© adobestock_goldman

Le 12 mars dernier, le ministère du Travail a proposé de renvoyer la négociation salariale de la pharmacie d'officine au 3 juin, date à laquelle les discussions en cours avec l’Assurance maladie devraient être closes. Jusqu'alors, le face-à-face entre les syndicats de salariés et la FSPF, syndicat patronal responsable de la branche professionnelle de la pharmacie d’officine avec 75 % de représentativité, n'avait pas permis de faire évoluer les positions des uns et des autres. Les premiers ne voulant entamer aucune autre discussion tant que n'aura pas été réglée la question de l’augmentation du point de salaire au regard de celle du Smic de janvier dernier, ils ont saisi le ministère du Travail qui a dépêché l'un de ses inspecteurs pour statuer sur la validité des positions de chacun. Comme l'a relaté Philippe Besset lors de son Live hebdomadaire, si l'émissaire ministériel a signifié aux syndicats de salariés « qu’ils ne pouvaient pas bloquer toutes les discussions du dialogue social au motif de ne pas être d’accord sur les salaires », il a également expliqué à la FSPF qu'elle « ne pouvait pas lier sa négociation en cours avec l'Assurance maladie à celle sur les salaires ».

Une décorrélation peu évidente

Rappelant que « 75 % des ressources de l’officine, et parfois 90 %, dépendent de l’Assurance maladie », le président de la FSPF a ironisé sur le fait que les services de la ministre Catherine Vautrin, l'Assurance maladie et l'inspection du travail, étaient tous les deux « d'accord pour dire que les deux négociations n'avaient aucun lien entre elles ». Une cohérence sur la forme qu'il conteste bien évidemment sur le fond, ce qu'il ne manquera pas de rappeler lors de son rendez-vous au ministère prévu le 18 mars. Quoi qu'il en soit, Philippe Besset reconnaît qu'il n'est « évidemment pas acceptable que nous ayons des coefficients dans la grille qui soient au-dessous du Smic » et espère avoir, d'ici à début juin, « une visibilité sur la négociation conventionnelle » permettant d'enchaîner sur des « réunions fructueuses avec les syndicats de salariés qui ont toujours fait montre d’une volonté de dialogue sur tous les sujets ».

Par Benoît Thelliez

15 Mars 2024

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