Formulaire de recherche

Le dépistage du cancer colorectal en 10 questions

L’opération de vsensibilisation au dépistage du cancer colorectal « Mars bleu » vient de s’achever. Mais pas à l’officine où la prévention de cette maladie se déroule désormais tout au long de l'année.

© adobestock_oceanprod

 

1/ Pourquoi se lancer dans le dépistage du cancer colorectal ?

Prévue par la convention pharmaceutique signée en mars 2022, la participation au dépistage du cancer colorectal est désormais l’une des missions des pharmaciens. Au-delà des considérations conventionnelles, cette maladie représente la deuxième cause de mortalité par cancer en France avec 17 000 décès annuels. Pourtant, il guérit dans 9 cas sur 10 s’il est détecté tôt.

2/ En quoi consiste ce dépistage ?

L’objectif du dépistage est de déceler, dans les selles, des traces de sang qui ne sont pas visibles à l’œil nu au moyen d’un anticorps spécifique de l’hémoglobine humaine. Le rôle du pharmacien consiste à évaluer le niveau de risque des personnes à l’aide d’un questionnaire, d’identifier leur éligibilité et, le cas échéant, d’orienter les patients non concernés par le dépistage vers leur médecin traitant.

3/ Quelle est la population cible ?

Les kits sont destinés aux sujets âgés de 50 à 74 ans, sans symptômes, sans antécédents personnels ou familiaux et sans facteurs de risque particuliers. La raison ? Environ 95 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués après 50 ans et 80 % surviennent chez des patients sans facteurs de risque connus. Il faut également savoir qu’après 75 ans, les effets indésirables de la coloscopie, systématique en cas de résultat positif au test, sont plus importants.

4/ Quand est-il nécessaire de recommander une consultation
médicale ?

En dehors des considérations d’âge, un kit ne sera pas remis aux personnes présentant déjà des symptômes évocateurs de cancer colorectal. Il conviendra alors de les diriger vers une consultation médicale afin de réaliser une coloscopie de diagnostic. Ainsi, l’orientation chez le médecin est de mise en cas de présence de sang dans les selles, de douleurs abdominales d’apparition récente, persistantes ou inexpliquées, de troubles du transit d’apparition récente (diarrhée ou constipation inhabituelle), de syndrome rectal (faux besoins) ou encore d’amaigrissement inexpliqué.

5/ Le dépistage doit-il être réalisé tous les ans ?

Non, le dépistage est à effectuer tous les 2 ans. Si un patient a réalisé une coloscopie totale, le test ne sera alors fait que 5 ans après l’examen (2 ans après un coloscanner). Attention, si le résultat est positif, il est inutile de refaire un test pour confirmation. Le patient doit alors être adressé à un gastro-entérologue afin de réaliser une coloscopie de diagnostic.

6/ Qui est habilité à remettre les kits ?

Les pharmaciens titulaires et adjoints ont la possibilité de délivrer les kits de dépistage, à condition d’avoir été préalablement formés. Les préparateurs le peuvent également, sous la responsabilité d’un pharmacien.

7/ Comment se procurer les kits ?

Pour disposer des kits de dépistage, il suffit de les commander sur le site amelipro. Comment ? En cliquant sur l’onglet « Mes produits », puis sur « Kit de dépistage du cancer colorectal ». Attention, lorsque vous sélectionnez « 1 » pour la quantité souhaitée, cela correspond à 25 kits (enveloppes). Vous n’avez rien à payer, l’opération étant prise en charge par l’Assurance maladie.

8/ Les kits peuvent-ils se périmer ?

Tout à fait. Avant de remettre un kit, il faudra bien vérifier sa date de péremption, en tenant compte également du délai moyen de réalisation du test qui est de trois mois. On pourra noter dans le dossier du patient la date à laquelle on lui a remis l’enveloppe afin de lui rappeler de faire le test. L’utilisation d’un test périmé est l’un des principaux motifs de non-analyse par les laboratoires.

9/ Quand faut-il envoyer le prélèvement au laboratoire ?

L’enveloppe retour doit être postée dans les 24 heures suivant la réalisation du prélèvement. Il est nécessaire de bien préciser à la personne de ne pas la glisser dans une boîte aux lettres un samedi ou la veille d’un jour férié, mais plutôt en début de semaine. En effet, si le prélèvement arrive au laboratoire plus de 6 jours après, il ne sera pas pris en compte. De même, il ne faut pas oublier d’indiquer la date de réalisation du test au risque qu’il ne soit pas analysé.

10/ Quelles sont les modalités de facturation ?

Jusqu’au 31 décembre 2023, la remise d’un kit est rémunérée à hauteur de 5 euros TTC (5,25 euros TTC dans les Drom). Le paiement se fait sous forme de Rosp versée l’année suivante. À compter du 1er janvier 2024, la rémunération passera à 3 euros par kit dispensé. Un montant de 2 supplémentaires sera accordé en cas de réalisation du test remis. La dispensation d’un kit doit être facturée 0,01 euro et associée au code traceur RKD. Attention, pour être valide, ce code acte doit être facturé seul.

Par Paul Kristoff

31 Mars 2023

© Le Pharmacien de France - 2024 - Tous droits réservés