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Le conseil en ophtalmologie

Les problématiques ophtalmologiques sont fréquemment abordées à l’officine. Elles nécessitent un conseil précis et vigilant qui permettra de détecter les cas relevant de la consultation médicale.

© adobestock_vladimir voronin

ACCOMPAGNER LA DÉLIVRANCE D’UNE ORDONNANCE

La délivrance d’une prescription doit être assortie de conseils quant à l’administration des collyres et/ou l’hygiène de vie.

Glaucome à angle ouvert

  • Les principales classes de collyres prescrites, seules ou en association, en cas de glaucome à angle ouvert sont les analogues de prostaglandines, les bêta-bloquants, les agonistes bêta-2 adrénergiques et les inhibiteurs d’anhydrase carbonique.
  • Sous analogues de prostaglandines, il existe un risque d’allongement et d’épaississement des cils ainsi qu’une augmentation de la pigmentation de l’iris.
  • Conseiller de préférence l’administration des bêta-bloquants à libération prolongée le matin, et celle des analogues de prostaglandines le soir.

Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)

  • Une hygiène de vie saine est indispensable dès les premiers stades de la maladie. Elle inclut idéalement un sevrage tabagique, la mise en place d’une alimentation de type méditerranéen, le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires et une protection contre la lumière bleue.
  • Une autosurveillance est recommandée à tous les stades de la maladie. Pour cela, les patients peuvent utiliser la grille d’Amsler, téléchargeable sur Internet, ou encore une grille de mots croisés : il faudra la placer à une distance de 30 à 40 cm et cacher un œil puis l’autre. Toute déformation, interruption du dessin ou tache devra amener à consulter rapidement.
  • Rassurer le patient au moment de la délivrance des injections d’anti-VEGF : la présence de corps flottants sous forme de bulles d’air dans le champ visuel n’est pas inquiétante. La présence d’une rougeur localisée ou d’une irritation oculaire sont également normales durant quelques jours. Le patient devra en revanche consulter rapidement si la rougeur persiste, mais aussi en cas de douleur importante ou de baisse de la vision.

DIFFÉRENCIER ORGELET ET CHALAZION

Si l’orgelet et le chalazion sont tous deux des inflammations de la paupière, seul le premier a une origine bactérienne.

L’orgelet

Situé à la base d’un cil, l’orgelet peut être résorbé grâce à des lavages pluriquotidiens et l’application de compresses d’eau chaude pour drainer et évacuer le pus.

  • L’administration d’un collyre antiseptique peut être conseillée pour éviter une infection.

Le chalazion

Causé par une obstruction des glandes de Meibomius par le sébum, le chalazion se manifeste par un gonflement localisé de la paupière. Le massage des paupières avec des compresses d’eau tiède va drainer la glande obstruée. Il peut suffire à solutionner le problème.

  • La prescription d’un gel ophtalmique contenant un anti-inflammatoire (corticoïde) peut être nécessaire.
  • Sans résultat probant, une incision devra être effectuée.

ALIMENTATION ET COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

Certains nutriments, naturellement présents dans une alimentation saine et équilibrée, participent à la bonne santé de l’œil.

  • Parmi eux, figurent la vitamine D pour ses propriétés anti-inflammatoires, la vitamine C pour son action antioxydante, les acides gras oméga-3 à longue chaîne qui représentent les constituants essentiels des photorécepteurs, ainsi que les pigments caroténoïdes (lutéine et zéaxanthine).
  • Les compléments alimentaires à visée oculaire (Preservision 3, Nutrof Total, Macula-Z, Visiobiane Protect…) retarderaient l’évolution de la DMLA.

UNE HÉMORRAGIE BÉNIGNE ?

Même si elle peut être impressionnante, la rougeur intense de l’œil n’est pas forcément un symptôme indicateur de gravité.

  • Pour conclure à la bénignité de la situation, on devra s’assurer que cette rougeur intense est unilatérale, sans douleur ni baisse de l’acuité visuelle. Dans le cas contraire, conseiller une consultation médicale.
  • L’hémorragie sous-conjonctivale bénigne se résorbe spontanément en 10 à 20 jours.
  • Une surveillance de la tension artérielle et/ou une consultation peuvent être recommandées : lorsque l’hémorragie fait suite à un traumatisme local, et/ou en cas de  récurrence fréquente.

Par Pauline Jourdain

5 Avril 2024

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