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Désertification : une étude prospective menée en Auvergne-Rhône-Alpes

L’URPS pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes a mené une enquête visant à établir un profil des officines fragiles de la région et à réclamer des aides ciblées.

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« La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a un projet pour essayer de trouver des solutions dans les endroits où il y a des déserts médicaux très importants, associés à des disparitions de pharmacies », explique Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Le problème est qu’« elle réfléchit à la façon de créer une offre de soins dans ces territoires abandonnés alors que, pour nous, il est plus facile de trouver des solutions avec des structures existantes plutôt que d’en recréer ex nihilo ». L’URPS a donc lancé une étude prospective dans la région pour déterminer les endroits où l’offre de soins pourrait être en difficulté dans les 3 à 5 ans à venir. « Notre but est d’identifier les officines structurantes et de les accompagner pour les maintenir sur ces territoires », poursuit Olivier Rozaire. Pour cela, plusieurs critères ont été choisis : une pharmacie seule dans sa commune, éloignée de plus de 15 minutes d’une autre officine et dont l’activité économique est inférieure à 1,3 million d’euros. L’offre de soins a également été analysée. « S’il y a un seul pharmacien et un seul médecin, la situation risque de devenir compliquée, surtout si le médecin a plus de 60 ans », souligne le président de l’URPS Aura.

Entre 100 000 et 150 000 usagers touchés

Dans un second temps, toutes les pharmacies structurantes ont été interrogées pour se faire une idée de leur situation concrète : la population du village se développe-t-elle ou, au contraire, diminue-t-elle, les titulaires ont-ils envie de vendre leur pharmacie ou non, se sentent-ils en difficulté ? « Au départ, nous avons identifié 82 officines puis, après la deuxième phase de l’étude, ce chiffre s’est établi entre 50 et 60. Si ces pharmacies disparaissent, cela va créer de gros trous dans la carte », explique Olivier Rozaire. Le dernier travail va être réalisé par l’observatoire régional de la santé, qui va calculer le volume de population touché par la disparition de ces officines : « Nous l’estimons entre 100 000 et 150 000 usagers, ce qui n’est pas négligeable et ne pourra qu’empirer si on recommence la même étude l’an prochain. »

Par Anne-Gaëlle Moulun

3 Novembre 2023

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