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La campagne de réhabilitation joue la sécurité

Marisol Touraine a (enfin) lancé un plan de communication de trois ans pour redorer le blason des génériques.

Les acteurs du secteur l'attendaient de pied ferme ; la voici. Le 27 septembre, la ministre de la Santé a donné le coup d'envoi de la « campagne nationale d'information » sur les médicaments génériques. Et on ne pourra s'empêcher de noter l'absence des pharmaciens à la tribune du ministère ce jour-là. 
Le slogan ? « Devenir générique, ça se mérite ». La communication met notamment l'accent sur le profil de sécurité de ces produits, arguant d'une mise sur le marché dix ans après les princeps et donc d'un recul suffisant. La campagne sera déclinée sur de nombreux supports : un spot télé (diffusé sur les chaînes nationales jusqu'au 18 octobre), des spots radios diffusés à partir du 22 octobre et dix visuels pédagogiques relayés dans la presse du 2 octobre au 27 novembre. Ces visuels seront aussi « déclinés sous forme d'affiches » et « positionnés à proximité et au sein des pharmacies, ainsi que dans les centres commerciaux », précise le ministère. Des mémos ont déjà été remis aux médecins avant l'été pour préparer le terrain. Côté Internet, un « espace d'information et d'échanges au service des professionnels de santé et du grand public » est ouvert sur Medicaments.gouv.fr jusqu'au 22 novembre.

Participation mesurée

Malgré des menaces de boycott lancées par l'intersyndicale FSPF-Uspo, le président de la FSPF Philippe Gaertner reste en attente d'arbitrages ministériels avant de décider de l'implication de la profession. La campagne a été bien reçue par les génériqueurs, qui ont immédiatement déclaré par la voix du Gemme (Générique, même médicament) et de son président Erick Roche : « Il était essentiel et urgent d’apporter un message institutionnel en faveur du médicament générique afin de renforcer la confiance. [...] Elle ne lèvera pas tous les freins mais elle devrait y contribuer. » Et les freins sont encore nombreux, comme l'a prouvé un sondage commandé pour l'occasion à l'institut BVA, qui relève notamment un niveau de confiance assez moyen de 6,6/10 de la part des Français et un taux à peine supérieur pour les médecins, à 6,8/10. Il n'y a guère que les pharmaciens pour qui le niveau de confiance est bon : 8,7/10. Mais c'est bien la moindre des choses.

Par Laurent Simon

27 Septembre 2016

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