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La vitamine A prévient la rougeole

Cette molécule, présente dans de nombreux aliments, compléments alimentaires ou cocktails de vitamines, a-t-elle une action sur cette infection virale ?

Par Laurent Simon

La carotte contient naturellement du bêtacarotène.

Mettons tout de suite fin au suspense : la relation entre une carence en vitamine A et l’augmentation de l’incidence de pathologies comme les affections respiratoires, la diarrhée ou des troubles de la vue est maintenant bien documentée. Tout comme l’est d’ailleurs le lien entre une carence en vitamine A et la rougeole. Ainsi, une analyse publiée par la Collaboration Cochrane a fait le point en mars dernier sur cette question. Après avoir étudié 43 essais randomisés portant sur plus de 200 000 enfants, la conclusion est claire… et attendue : « La mort due à la rougeole, aux infections respiratoires ou à la méningite n’a pas été spécifiquement réduite mais la vitamine A peut réduire l’apparition de nouveaux épisodes de diarrhée et de rougeole », précisent les auteurs, en particulier chez les enfants de 6 mois à 5 ans, la population cible de ces études. Rappelons que cette molécule est présente dans de très nombreux aliments d’origine animale (foie, viande, poisson, lait entier, œufs, beurre…) ou végétale (carottes, abricots, mangues, légumes vert foncé, patates douces, persil…) sous forme de son précurseur, le bêtacarotène. D’où l’intérêt d’une supplémentation si la vitamine A n’est pas fournie par l’alimentation de base chez l’enfant… une situation plutôt rare dans les pays développés – si l’on excepte les cas de malabsorption des lipides, les fibroses kystiques, les diarrhées chroniques ou la maladie de Crohn –, qui touche majoritairement les pays « à revenu faible et intermédiaire ».

Inutile sous nos latitudes

Le bon conseil consiste donc plutôt à varier les sources de cette molécule ou de son précurseur dans le régime alimentaire et de bien penser à cuire les légumes concernés avec un peu de matière grasse, pour en faciliter l’absorption, la supplémentation n’étant que rarement indispensable. Attention aux compléments alimentaires en contenant, souvent à des doses proches de 1 500 µg par jour, soit déjà le double des apports nutritionnels conseillés (800 µg chez l’homme, 600 chez la femme). À manier avec précaution ! 

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