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Philippe Gaertner

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

© MIGUEL MEDINA

Sur tous les fronts

La notion de « temps de cerveau disponible » vous est sûrement familière. C’est cette économie de l’attention que nous devons tous apprendre à gérer afin d’être et de rester de bons professionnels de santé. Pas évident dans un environnement de plus en plus exigeant, fait de normes à suivre, de rendez-vous, de convocations, d’obligations de tous types. Et pourtant, malgré toutes ces sollicitations, nous devons consacrer toute l’attention qu’ils méritent à nos patients, priorité numéro un de tout officinal qui se respecte. Vous voyez peut-être où je veux en venir. 

« Qui aurait prédit
il y a seulement
vingt ans que nous
délivrerions des
anti-VHC ? »

Avec la multiplication des nouvelles missions et des nouveaux accompagnements, la question se pose : est-il possible de tout faire ou doit-on se concentrer uniquement soit sur les bilans de médication, soit sur les entretiens pharmaceutiques, qu’ils portent sur les anticoagulants ou les antiasthmatiques ? J’entends déjà d’ici certains appeler à ne choisir qu’une seule option et à s’y tenir : en somme, pourquoi faire des entretiens pharmaceutiques quand on fait déjà des bilans de médication ? Ne vous méprenez pas : lancés officiellement mi-mars dernier, les bilans de médication représentent une étape importante dans la relation pharmacien-patient et l’histoire les retiendra comme un palier décisif de la transformation de notre profession. Tout comme, d’ailleurs, la vaccination antigrippale à l’officine, du succès de laquelle je ne me lasse pas de me féliciter. 
Mais réussir l’accompagnement sur une classe médicamenteuse, c’est mettre toutes les chances de son côté pour d’autres entretiens, présents ou à venir. Je pense évidemment aux chimiothérapies, qui sont en cours de discussion avec l’Assurance maladie, mais aussi à l’avènement des thérapies personnalisées qui seront nécessairement délivrées un jour ou l’autre en officine. Science-fiction, me direz-vous ? Peut-être, mais qui aurait prédit, il y a seulement vingt ans, que nous délivrerions au comptoir des traitements anti-VHC ? Alors, le jour où les médicaments personnalisés seront disponibles, comme tous les jours qui les ont précédés, les pharmaciens seront prêts à délivrer. Je vous appelle donc à mener de front les entretiens et les bilans de médication, à raison d’un par semaine et par officine. Voilà le défi que nous devons relever ensemble.

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