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Éric Garnier

Directeur de la publication du Pharmacien de France

© Miguel Medina

Prendre soin

Nous nous souviendrons tous de l’endroit où nous étions le soir de ce 13 novembre 2015. Il y eut l’effroi, l’inquiétude, puis le soulagement égoïste, pour la grande majorité d’entre nous, de savoir que les amis, la famille, les proches ou les connaissances qui se trouvaient au Stade de France, au Bataclan ou vers la place de la République s’en étaient sortis sans une égratignure. Cette chance de ne pas avoir été touché par les attentats, tous ne la partagent malheureusement pas : avec 130 morts et quelque 350 blessés à l’heure où j’écris ces lignes, les terroristes ont frappé « extrêmement fort et incroyablement près ».
Dès le samedi 14 novembre, en nous réveillant, nous savions tous que plus rien ne serait tout à fait comme avant. Je veux ici avoir une pensée envers tous ceux qui ont subi une perte pendant ce vendredi noir, en particulier ceux de nos confrères qui ont été directement ou indirectement touchés par cette folie meurtrière.

« Dès le 14 novembre,
nous savions tous
que rien ne serait plus
comme avant. »

Mais aussi, plus largement, témoigner mon admiration au système de santé français qui, après avoir assuré – et de quelle manière ! – les urgences vitales, doit maintenant réussir à accompagner les survivants. Après le bruit, après la douleur, quand il faut réapprendre à vivre normalement. Vous le savez au comptoir : sauver des vies peut prendre plus d’une journée. Il faut des mois, des années parfois… Je voulais aussi manifester mon admiration à tous mes confrères, à tous les pharmaciens – adjoints ou titulaires –, mais aussi aux préparateurs qui ont tenu leur rang dans la capitale et partout en France en assurant leurs gardes, de jour comme de nuit, et en tenant officine ouverte malgré tout, malgré la peur, malgré l’envie d’oublier tous ces événements et de rester en famille. Nous le répétons depuis toujours et je le fais à nouveau ici : vous êtes la première marche du système de santé, ceux vers qui se tournent vos patients pour les petits pépins ou les maladies lourdes. Je suis convaincu, comme beaucoup de Français, que nous continuerons à nous montrer dignes de cette confiance. Il y a certaines choses que la peur ne peut oblitérer.

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