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Un mal (de gorge) pour un bien

Le marché des maux de gorge affiche un chiffre d’affaires confortable. Les fabricants ne s’y trompent pas et développent activement leur gamme.

Par Anaïs Bellan

Nombre de boîtes vendues en mars 2015 (cumul mobile annuel).(Source : FSPF-Pharmastat)

Banal mais pas à négliger pour autant, le mal de gorge assure chaque année aux officines un chiffre d’affaires (CA) confortable et assez stable. Le marché affichait ainsi un peu plus de 175 millions d’euros de CA en 2014, soit 3,4 % de moins que l’année précédente, mais les résultats s’annoncent meilleurs pour 2015 (+ 3,7 % entre avril 2014 et mars 2015), lissant ainsi l’évolution sur ces deux dernières années.

Le choix de l’arôme

En général, les patients demandent spontanément des pastilles, comme en témoigne la répartition des ventes par formes galéniques (voir graphique « Les pastilles ont la cote » ci-dessous).

Et Lysopaïne, commercialisée par Boehringer-Ingelheim, demeure le produit phare avec près de 6 millions de boîtes écoulées en 2015, soit près d’une vente sur trois ! Le second tiers des ventes revient au laboratoire Reckitt Benckiser avec la gamme Strepsils qui offre trois choix : les pastilles antiseptiques classiques, une spécialité antiseptique et anesthésiante (Strepsils Lidocaïne) et un anti-inflammatoire local (Strefen). Sur le segment du soulagement immédiat de la douleur, la spécialité Strepsils Lidocaïne arrive à tenir tête à elle seule à la gamme Drill (Pierre Fabre). Boehringer-Ingelheim s’est aussi invité sur ce créneau avec la spécialité anesthésiante Lysopaïne Ambroxol (ex-Lysopadol). Quelle que soit la marque ou l’action des pastilles, une constante demeure : le choix de l’arôme. À ce sujet, le goût miel devance le citron, lui-même suivi des parfums mentholés. Le lancement cette année de Lysopaïne miel-citron ne doit donc rien au hasard.

Maxilase progresse

La prise en charge des maux de gorge peut également passer par l’usage d’un collutoire. Moins apprécié par les patients que les pastilles, la vente résulte le plus souvent d’une prescription médicale ou d’un conseil associé de l’équipe officinale.

La spécialité Hexaspray, commercialisée par Bouchara-Recordati, représente 34,9 % des ventes de collutoires en 2015. Il faut dire qu’elle présente l’avantage de convenir à un large éventail de patients, n’étant formulée qu’avec un antiseptique. Elle peut en outre être administrée dès 30 mois contrairement aux sprays contenant un anesthésique local qui ne peuvent être utilisés avant 6 à 12 ans selon les produits. Enfin, lorsque la gorge ne pique pas mais qu’elle est gonflée, une seule solution s’impose : la spécialité Maxilase ou son équivalent générique encore peu proposé. D’usage facile (dès 6 mois, sans effets indésirables notoires), Maxilase contribue en majeure partie au succès du laboratoire Sanofi sur ce marché. Les ventes de celui-ci, sirops et comprimés confondus, dépassent en effet celles de la Lysopaïne en 2015. Par ailleurs, elles ont progressé de 10,4 % entre 2013 et 2015 tandis que les ventes globales ont reculé de 0,9 % sur la même période. 

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