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Philippe Besset

Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

© nicolas kovarik

Compensations

L’année 2022 s’est achevée sur une note positive : l’économie de l’officine se porte plutôt bien. Après une année 2021 exceptionnelle, l’ensemble des rémunérations de l’officine, activités liées à la Covid-19 comprises, progresse de 7 % et d’environ 6,5 % rien que pour le médicament. Mais attention, cette embellie permet avant tout de couvrir la hausse de nos coûts fixes et l’inflation. Sans compter que pour parvenir à ces ­résultats, notre charge de travail a dû être décuplée, alors que nous manquons cruellement de personnel. 

« Les applaudissements
et les remerciements,
c’est bien ; nous donner
les moyens d’accomplir
nos missions, c’est mieux ! »

Qu’en sera-t-il pour 2023 ? L’année qui commence comprend son lot d’incer­titudes et nous allons scruter attentivement et minutieusement les évolutions de ces prochains mois dans la perspective des futures négociations éco­nomiques avec l’Assurance maladie. D’autant que le Conseil constitutionnel a validé le principe de la forfaitisation des produits de contraste utilisés en radiologie. Cela devrait se traduire par une perte de 290 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le réseau officinal puisque les cabinets de radio­logie s’orienteront très vraisemblablement vers un approvisionnement direct. La FSPF reste mobilisée pour que l’impact de cette mesure sur les officines soit pris en compte et compensé. 
La nouvelle convention signée avec l’Assurance maladie nous laissait à penser que nous étions entrés dans une nouvelle ère. Malheureusement, rien ne change et les pouvoirs publics s’évertuent à nous reprendre d’une main ce qu’ils nous donnent de l’autre. Si je devais formuler un vœu pour 2023, ce serait qu’enfin une véritable politique de santé qui prenne soin de ses soignants soit mise en place dans notre pays. Tandis que des plans d’économies de plus en plus lourds continuent de se ­succéder, nous attendons toujours la tenue d’un « Ségur » pour la ville. Le médicament reste une variable d’ajustement conduisant à un désengagement des industriels du secteur du marché national et aux pénuries que nous ­rencontrons actuellement. 
Le Conseil national de la refondation en santé, au cours duquel nous comptons bien faire entendre notre voix, est l’occasion de changer la donne. Les applaudissements et les remerciements, c’est bien ; nous donner les moyens d’accomplir nos missions, c’est mieux ! Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année 2023.

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