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Vous reprendrez bien un peu de mélatonine ?

Le Conseil d’État a remis les compteurs à zéro entre le ministère de la Santé et les fabricants de compléments alimentaires. Et l’officine, dans tout ça ?

Vous parlez d’une histoire à rebondissements ! Le 31 mars dernier, suite à une action de trois fabricants de compléments alimentaires à base de mélatonine (Solgar, Noria, Vit’All+), les sages du Palais-Royal ont annulé la dose d’exonération à 1 mg de cette molécule, actée depuis 2015. Cela revient-il à dire que tous les produits non listés en contenant – hors Circadin, donc – passent automatiquement sur liste II, quelle que soit la dose contenue dans le produit ? Pour le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet), il n’en est rien. « On revient à la situation d’avant l’arrêté de 2015, estime Christelle Chapteuil, administrateur au Synadiet. Cela ne changera pas la vie du consommateur. » Cette position est logiquement soutenue par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et par l’avocat de Solgar France, Flavien Meunier, qui prônent tous deux une dose d’exonération à 2 mg pour l’hormone du sommeil. « L’esprit de la décision du Conseil d’État est bien d’exonérer la totalité des produits apportant moins de 2 mg et non de supprimer l’exonération », assure ­ainsi la DGCCRF.

Statu quo

La polémique réglementaire est loin d’être épuisée. « Il existe toujours une incertitude, regrette Christelle Chapteuil. Il n’est pas évident pour les fabricants de suivre les textes du jour au lendemain ; le délai pour changer une formulation ou un packaging est d’au moins six mois. » Dans les semaines à venir, il y a donc peu de chance de voir débarquer des mélatonines dosées entre 1 et 2 mg… même si certains fabricants, tel Solgar, proposent toujours de la mélatonine à 1,9 mg sur certains sites de vente. Force est de constater qu’il manque encore à cette affaire une position claire de la part des autorités, la direction générale de la ­santé se tenant coite pour le moment. Dans les pharmacies, ne changez rien… jusqu’au prochain épisode. 

Par Laurent Simon

28 Avril 2017

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