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Thomas Mesnier : « Il y a un travail d’explication à faire »

Le député La République en marche (LREM) compte bien faire voter la prescription pharmaceutique.

© NICOLAS KOVARIC

Vous avez été un des premiers parlementaires à évoquer la prescription pharmaceutique dans votre rapport sur les soins programmés. Après un premier échec à l’Assemblée, allez-vous retenter de faire passer cette mesure ?

Je suis effectivement le premier à avoir émis l’idée dans mon rapport de l’année dernière. Je compte y revenir dans le cadre des discussions de la loi santé [qui devraient avoir lieu à compter du 18 mars, NDLR] pour reproposer un amendement.

À quelles situations ou pathologies pensez-vous ?

Les pathologies infectieuses aiguës mineures, cystites, conjonctivites ou autres viroses, par exemple. Le pharmacien pourrait être présent en premier recours, faire une première évaluation, traiter le patient selon des algorithmes ou des protocoles préétablis puis le renvoyer, le cas échéant, vers le médecin traitant. Il va falloir travailler pour définir la manière dont le médecin sera informé. Le médecin doit rester la tour de contrôle.

Aux mêmes causes les mêmes effets, n’avez-vous pas peur de l’opposition, voire du blocage des médecins ?

On parle régulièrement avec les syndicats, il y a eu des réactions lors de la remise du rapport l’année dernière mais il y a un travail d’explication à faire : on ne retire en aucun cas la possibilité aux médecins de faire ces consultations. Certains avec lesquels j’ai discuté récemment, comme les étudiants, le comprennent et cela participe au décalage avec les syndicats. Sur le terrain, ce n’est pas pareil, les gens se connaissent et ont l’habitude de travailler ensemble.

« Prescription pharmaceutique » est-il le bon terme, selon vous ? Question subsidiaire, les pharmaciens seront-ils rémunérés ?

Je n’aime pas trop ce terme de prescription pharmaceutique… Accès direct, peut-être, ou dispensation protocolisée. Tout travail mérite salaire donc j’envisage que ce ne soit pas fait à titre bénévole par les pharmaciens. Mais il me semble important d’ouvrir cette possibilité par la loi puis de choisir des départements ou des régions – une ou deux par exemple – afin d'expérimenter sur le terrain et pouvoir poser un cadre. Cela ne pourra pas se faire en moins d’un an.

Par Laurent Simon

28 Février 2019

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