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Les substituts trois fois mieux pris en charge

Le triplement du forfait pour les substituts nicotiniques depuis le 1er novembre appuie l'opération « Moi(s) sans tabac ». À quand un vrai remboursement ?

Relayée tous azimuts depuis début octobre, l'opération « Moi(s) sans tabac » lancée par le ministère de la Santé ne passe pas inaperçue. Des affiches ont été apposées sur les vitrines des 17 000 pharmacies mobilisées, lesquelles remettent aux patients qui le demandent un kit d'aide au sevrage... à condition bien sûr d'avoir été livrées en temps et en heure, ce qui n'a pas toujours été le cas. La seconde phase de la campagne – les 30 jours durant lesquels les fumeurs sont invités à arrêter la cigarette – s'accompagne d'une mesure forte, qui intéresse directement les officinaux : l'augmentation du forfait de remboursement des substituts nicotiniques, qui passe de 50 à 150 euros par an et par bénéficiaire pour l'ensemble des fumeurs qui le souhaitent. La mesure est entrée en vigueur dès mardi 1er novembre, sans même attendre l'adoption définitive du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2017 qui l'institue. 

Un forfait faute de mieux

Au comptoir, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) recommande aux officinaux de « privilégier chaque fois que possible la télétransmission des factures dans l'intérêt de l'assuré ». Le patient avance alors les frais mais n'a ensuite plus d'autre démarche à effectuer. Lorsque la télétransmission est impossible, le pharmacien établit une « feuille de soins papier selon les modalités habituelles ». Toute facture présentée en tiers payant sera rejetée, rappelle l'Assurance maladie. Précisons qu'il s'agit bien d'un forfait et « non d'un remboursement parce que les industriels n'en font pas la demande », avait indiqué en octobre la ministre de la Santé Marisol Touraine. Les industriels « sont plus à l'aise dans un système de prix libres », expliquait Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie, le 21 octobre dernier, tout en regrettant cette situation. « Je pense qu'il y aurait beaucoup plus de volume si ces traitements étaient tout simplement pris en charge par l'Assurance maladie », a-t-il ajouté. À bon entendeur...

 

Par Claire Frangi

3 Novembre 2016

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