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Rémunération inadaptée pour la dispensation adaptée

Le président de la FSPF invite tous les pharmaciens à coter la dispensation adaptée tout en fustigeant un système de rémunération déconnecté de la pratique.

© adobestock_mathier

La dispensation adaptée (DAD) par le pharmacien d’officine est parue au Journal officiel du 29 mai 2020 dans le cadre de l'avenant n° 20 à la convention nationale pharmaceutique et lancée en juillet de la même année. Dans un objectif de santé publique, elle vise à renforcer « le bon usage, l'observance, la lutte contre le gaspillage et la diminution du risque iatrogénique ». Alors que sa première année de fonctionnement arrive à terme dans moins de deux mois et qu'un premier bilan va être dressé, le président de la FSPF, Philippe Besset, a rappelé que si « l'idée de tracer cet acte est une bonne idée », le système de rémunération mis en œuvre est, quant à lui, « complètement stupide ». Une raison suffisante pour que le syndicat ne signe d'ailleurs pas l'avenant n° 20.

La Covid fausse le calcul

La tarification de la dispensation adaptée est basée sur un code acte DAD (10 centimes d'euro). Celui-ci se cote dès lors que le pharmacien dispense moins de conditionnements de médicaments (figurant au sein de 22 classes thérapeutiques) que ce qui est prescrit sur l'ordonnance. Comme l'a rappelé Philippe Besset lors de son point d'information hebdomadaire, le calcul de la rémunération est fonction du « nombre de boîtes vendues au niveau national lors de l’année glissante que nous allons terminer dans 2 mois comparé à celui de la même période précédente ». Au final, un système de Rosp, « pire que celui des génériques » est enclenché. Une hérésie pour le président de la FSPF qui rappelle avoir averti l'Assurance maladie que ce procédé était beaucoup trop dépendant des fluctuations du marché. Le fait est que l'épisode épidémique de la Covid-19 « a fait chuter drastiquement le nombre de vente de boîtes des classes thérapeutiques concernées, de 40 à 60 %. On va donc avoir une rémunération au maximum », explique Philippe Besset qui appelle « tous les confrères à coter les DAD durant les 2 mois à venir ». Le président de la FSPF est aujourd'hui certain qu'il y aura « un débat avec la Cnam sur ce sujet car cette usine à gaz aurait tout aussi bien pu être au détriment des pharmaciens ».

Par Benoît Thelliez

7 Mai 2021

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