Formulaire de recherche

Les pharmaciens pas toujours prioritaires à la pompe

Les difficultés d'approvisionnement en carburant touchent aussi les pharmaciens mais, en cas de réquisition, sachez que vous n’avez pas toujours droit à un traitement de faveur.

 

La semaine a pu s'avérer compliquée pour les pharmaciens exerçant dans des départements soumis à des res­tric­tions de car­bu­rant. Mais si les difficultés d'approvisionnement furent largement médiatisées, la priorité à la pompe accordée – ou non – aux professionnels de la santé par l'État reste plus floue. Le secrétariat d'État chargé des transports, responsable de ce dossier, n'a pas été en mesure d'apporter une réponse aux communiqués pressants des syndicats représentatifs : constatant que, « selon les régions et les départements, des modalités différentes sont appliquées par les préfectures pour l'approvisionnement prioritaire des véhicules des professionels de santé », le Centre national des professions libérales de santé (CNPS) et son président Philippe Gaertner demandaient mercredi 25 mai « au gouvernement de donner toutes les consignes utiles à ses préfectures afin de réserver un accès prioritaire aux libéraux de santé dans toutes les stations réquisitionnées, sur simple présentation de leur carte professionnelle ». Pharmaciens comme médecins ont en effet tangué dans le même bateau cette semaine : la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a dénoncé des mesures inégales d’un territoire à l’autre. L'Union française pour une médecine libre (UFML) s'est également « étonnée de l'absence de mesure prise à l'égard des professions du soin »

Pas de consigne nationale

Il revenait à chaque préfecture, et donc à chaque département, de décider si besoin d'une liste de personnes prioritaires* en cas de restriction, aucune consigne nationale n'émanant du gouvernement jusqu'à présent. Jeudi 26 mai pourtant, les files d'attente aux stations-services continuaient à s'étirer dans le pays. L'Union française des industries pétrolières estimait qu'environ un cinquième des quelque 11 500 stations-services recensées en France étaient encore en rupture partielle ou totale d'approvisionnement. Le secrétaire d'État Alain Vidalies précisait, sur Europe 1, que « globalement, la situation s'est améliorée dans l'Ouest et dans le Nord ». En revanche, à Paris et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, « la situation reste tendue », malgré une « stabilisation ». Des restrictions sont progressivement levées ici et là. C'est ce qui s'appelle de l'autorégulation !

* Par exemple, le Calvados, la Manche, l'Indre, l'Orne et le Var ont jugé les pharmaciens et les grossistes-répartiteurs prioritaires, le Pas-de-Calais uniquement les grossistes.

Par Anne-Laure Mercier

27 Mai 2016

© Le Pharmacien de France - 2024 - Tous droits réservés