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L'internat en officine fait débat

Le statut d'interne en officine et la hausse de la rémunération réclamés par les étudiants bloquent actuellement la négociation sur la réforme du troisième cycle.

Si l'arrêté réformant le premier cycle des études de pharmacie, correspondant aux trois premières années du cursus, « doit paraître très prochainement », ainsi que l'affirme Jordan Challier, vice-président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) en charge de l'enseignement supérieur, celui qui a trait aux deuxième et troisième cycles, de la 4e à la 6e année donc, continue d'être débattu et ne verra vraisemblablement pas le jour avant la rentrée. D'après l'Anepf, les discussions achoppent sur le nouveau statut d'interne qu'elle souhaite voir créé pour les étudiants effectuant leur 6e année en officine, plus précisément sur la rémunération statutaire qui l'accompagnerait, à savoir près de 1 384 euros bruts mensuels, une somme bien supérieure aux 543,40 euros nets par mois que perçoivent actuellement les étudiants effectuant leur stage officinal de six mois.

Donnant donnant

Selon Jordan Challier, la direction générale de la santé (DGS) a tiqué sur le montant de cette proposition de réforme qu'elle « chiffre à hauteur de 48,5 millions d'euros ». Il est également « conscient que les officinaux maîtres de stage ne pourront pas s'acquitter seuls de ce montant qui, une fois chargé, avoisinerait les 2 500 euros mensuels ». L'Anepf espère donc que l'État mettra la main à la poche d'une façon ou d'une autre ; « le ministère de la Santé s'est engagé à donner son arbitrage vers la mi-juillet ». Pour Phi­lippe Denry, pré­sident de la com­mis­sion For­ma­tion pro­fes­sion­nelle de la FSPF, la proposition que fait le syndicat d’« un internat se terminant à l’issue d’une 7e année qu’il nous semble indispensable d’intégrer au cursus » tient toujours. Cet allongement d'une année des études est selon lui « en phase avec les réformes du troisième cycle observées dans d'autres professions médicales » et permettrait aux étudiants d'avoir le temps de se familiariser avec « les nouvelles missions dévolues aux pharmaciens », tout comme il aurait l'avantage de « les mettre plus longtemps en contact avec l'entreprise »

Par Benoît Thelliez

15 Juin 2018

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