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Les mauvais comptes de la Cnam

La FSPF conteste le dernier bilan de l’observatoire de la rémunération.

© adobestock_christian horz

Les chiffres de l’observatoire de la rémunération (arrêtés au 30 juin 2020) présentés récemment par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) sont « insincères », affirme Philippe Besset, président de la FSPF, à l'occasion d’une conférence de presse le 12 novembre. En effet, relève-t-il, cet observatoire, qui vise à évaluer l’impact de l’avenant n°11 sur l’économie de l’officine, continue d’inclure le CICE en 2019 et sur le premier semestre 2020 (96 millions d’euros en année pleine), alors que celui-ci est supprimé depuis le 1er janvier 2019. La Cnam a également intégré dans ses calculs pour les six premiers mois de 2020 la rémunération liée à la vaccination antigrippale (7,5 millions d’euros) qui a démarré en octobre dernier, mais aussi l’indemnité exceptionnelle versée pour la gestion de la crise Covid (65 millions d’euros) qui n’a pas vocation à être pérenne. Résultat, entre 2016 (année de référence inscrite dans l’avenant n°11) et 2019, les ressources de l’officine seraient passées de 6,673 milliards d’euros à 6,686 milliards d’euros et auraient progressé de 0,3 % entre les premiers semestres 2019 et 2020.

Pertes programmées

Mais pour Philippe Besset, la réalité est tout autre. Car si l’on retire tous ces artifices de calculs, le montant de la rémunération globale de l’officine en 2019 et en 2020 est inférieur à celle de 2016, « comme nous l’avons toujours dit ». Et la situation ne va pas s’améliorer, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 ne prévoyant rien pour compenser les 285 millions d’euros de perte d’ores et déjà programmées pour l’année prochaine avec de nouvelles baisses de prix et la réduction des délais d’écoulement de stock, notamment. « Le bilan de l’avenant n°11 n’est pas positif, insiste le président de la FSPF. La rémunération (marge et honoraires) du réseau a reculé de 1,5 % entre les six premiers mois de 2020 et ceux de 2019. La réalité est là. » Et d’ajouter que cette réforme, qui « n’a rien fait gagner en trois ans, ne prévoit rien pour les deux années à venir. La rémunération va maintenant chuter si rien n’est fait ».

Par Christophe Micas

13 Novembre 2020

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