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Les autotests se recentrent

Si l’éventail des tests réalisables par le patient lui-même est large, seuls ceux dépistant la Covid-19 ou le VIH, ou bien mettant en évidence une grossesse, une ovulation ou encore une infection vaginale sont réellement plébiscités.

Les performances du marché des autotests vendus en officine ont connu en 2023 une large dégringolade. Alors qu’il avait été surstimulé par le dépistage de la Covid-19 ces dernières années, ce marché a perdu 67 % de son chiffre d’affaires (CA) sur 12 mois arrêtés à janvier 2024, à 85,51 millions d’euros. Cependant, de tous les autotests, ceux appartenant au sous-segment « Covid » sont tout de même ceux qui contribuent encore le plus au CA global, à hauteur de 59 %. Medicare Solutions et Newgene sont les deux laboratoires qui ont généré les plus gros CA en la matière, devant Boiron et Biosynex.

Grossesse et ovulation

Le second sous-segment contribuant le plus au CA est celui des tests de grossesse (TG), à 28,8 millions d’euros, que l’on pourra rapprocher de celui des tests d’ovulation (TO), même s’il pèse toutefois beaucoup moins lourd (2,7 millions d’euros de CA). Les références leader pour la détection des grossesses sont Clearblue Digital – avec datation – (distribué à près de 4 millions d’unités), Clearblue Plus, soit la version classique, ainsi que Clearblue Détection précoce qui donne des résultats jusqu’à 6 jours avant la date de retard des règles. Vient ensuite la référence Simply by Exacto (Biosynex), vendue à 2,8 millions d’exemplaires. Côté tests d’ovulation, la référence Clearblue a été vendue à un peu plus de 6 100 unités en 2023 pour 1 340 Exacto Biosynex. Selon Jonathan Jacquin, Business Unit Director pour Clearblue France et Benelux, « les deux marchés sont en déclin sur 2023, mais ils suivent deux tendances différentes : les TG restent à un niveau de consommation élevé comparé à la période pré-Covid, alors que le marché des TO (qui a fortement baissé depuis plusieurs années) ralentit sa décroissance et s’est quasiment stabilisé sur les trois derniers mois ». Pour cet expert, ce recul des ventes des tests d’ovulation s’explique par une baisse de la distribution physique : « Seule une pharmacie sur quatre a vendu des tests d’ovulation en 2023. » Mais le manque de connaissance de ce type de dispositif par le grand public est également en cause, limitant les performances commerciales de ces références qui, loin du gadget, peuvent se révéler pertinentes pour les couples ayant un projet de grossesse et souhaitant mettre toutes les chances de leur côté.

Prise en main

Toujours en lien avec la sphère gynécologique, les tests de dépistage des infections vaginales (Exacto infections vaginales Biosynex, Hydralintest Bayer) ont connu un beau succès en 2023 : leurs ventes, bien que modestes (moins de 300 000 unités au total sur 12 mois), ont bondi. Les patientes semblent, pour nombre d’entre elles, intéressées par un test réalisable à la maison permettant d’orienter le diagnostic entre infection bactérienne ou mycose, donc les aidant à adapter leur gestion de la problématique sans avoir forcément besoin de consulter.
Les autres autotests (de type dépistage de l’anémie, des infections par H. Pylori, de l’immunisation contre le tétanos…) ne font pas florès, l’effet de mode s’étant vraisemblablement dissipé. Les autotests de dépistage du VIH constituent cependant l’exception qui confirme la règle.

Et les Trod ?

Les tests rapides d’orientation diagnostique sont de plus en plus utiles à l’exercice officinal quotidien. Le laboratoire AAZ a récemment mis sur le marché le All in triplex qui dépiste simultanément la grippe, le VRS et la Covid-19. Sa présentation est particulièrement adaptée à l’usage chez l’enfant. Ce même laboratoire propose le Cysti’test, conçu pour limiter les contacts entre le manipulateur et l’urine du patient. Cette référence plaît aux officines qui pratiquent d’ores et déjà le dépistage de la cystite au sein de MSP ou de CPTS. Il devrait se développer davantage avec l’évolution législative à venir. 
AAZ a également mis au point un Trod CRP qui pourrait être largement utilisé à l’avenir pour rationaliser les prescriptions d’antibiotiques dans les pathologies respiratoires basses.

Par Alexandra Chopard

16 Mars 2024

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