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L’effet bien-être du CBD est démontré

Réduction des douleurs, du stress, de la fatigue… Sur les étiquettes, le CBD fait merveille. Vraiment ?

Le CBD tient-il ses promesses ?© adobestock_jeremy pawlowski

Face à l’engouement pour les produits à base de cannabidiol (CBD), l’Inserm a lancé le 3 avril dernier un appel à la prudence sur les effets à espérer de cette substance tendance et passé en revue les récentes études sur tel ou tel de ses effets avérés, ou non. « Les ventes de produits CBD se multiplient, mettant en avant des vertus bien-être. Mais, scientifiquement, rien n’est prouvé sur les éventuelles actions thérapeutiques du cannabidiol », explique l’institut. « Les essais cliniques manquent pour confirmer d’éventuels effets thérapeutiques du CBD sur l’anxiété, le sommeil ou autre, ou ne concernent que de trop petites cohortes de patients pour être représentatifs. » Étonnant pour un produit qui a déjà été testé par 10 % des Français et consommé au moins une fois par semaine par 5 % d’entre eux ? Tangui Barré, du laboratoire Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l’information médicale (Sesstim) à Marseille, avance une explication dans l’article : « Le CBD n’est pas un produit brevetable en tant que tel, donc peu d’essais cliniques sont financés. »

Des pistes sur les addictions

Si l’effet bien-être du CBD est commercialement mis en avant mais scientifiquement flou, son efficacité contre les crises d’épilepsie associées au syndrome Lennox-Gastaut a été en revanche démontrée et un médicament, l’Epidyolex, mis sur le marché. Par ailleurs, une méta-analyse réalisée en 2019 par une équipe française semble indiquer que, chez la souris, le CBD induit une diminution de la consommation d’alcool et une très légère réduction des lésions au foie. Une piste intéressante qui va être creusée chez l’homme dès le deuxième semestre 2023 par l’étude Caramel, premier essai clinique sur le traitement de l’alcoolodépendance par le CBD. Des pistes sont également explorées dans l’optique de réduire la consommation de cannabis. L’Inserm tient aussi à rappeler que si le CBD ne provoque pas de dépendance, cette molécule demeure un psychotrope et que le seuil légal de moins de 0,3 % peut suffire à altérer la conduite automobile. L’organisme pointe enfin des risques d’interactions médicamenteuses.

Intox !

Par Hélène Bry

5 Mai 2023

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