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L'ANSM se veut définitivement rassurante

L'Agence du médicament écarte le risque de toxicité du vaccin Meningitec.

© Andres Rueda

« Sans ambiguïté ». Ainsi ont été qualifiés par Dominique Martin, directeur général de l'Agence du médicament (ANSM), les résultats des analyses de toxicité menés sur le vaccin antiméningococcique de type C Meningitec. Le verdict de ces examens complémentaires réalisés par l'ANSM, qui confirment « l'absence de risque lié au défaut qualité pour la santé des personnes vaccinées », étaient attendus.

Analyses contradictoires

Le vaccin a été retiré du marché dans le monde entier en septembre 2014, en raison de la présence de particules métalliques oxydées retrouvées au niveau du piston d'un nombre limité de seringues. Près de 600 personnes ont porté plainte contre le laboratoire Centre spécialités pharmaceutiques (CSP) ; ces victimes potentielles se plaignent d’effets secondaires suite à des vaccinations effectuées, pour certaines, après le retrait de la spécialité. 
Déjà, en décembre dernier, l'ANSM avait estimé que la probabilité de contamination de lots distribués en France par ces particules composées de fer, nickel et chrome était « très faible », et que « les quantités de métaux retrouvées sur les bouchons ne sont pas de nature à engendrer un risque pour la santé ». Mais les conclusions divergentes de deux tests demandés par Me Ludot, l'avocat des plaignants, à savoir une analyse quantitative menée en France, qui présentait des résultats rassurants, alors que l'autre, qualitative, effectuée en Italie, établissait un risque de toxicité, avaient conduit l'agence à des examens complémentaires. 

Pas de spécifité de Meningitec

Pour ce faire, l'ANSM a comparé de façon qualitative et quantitative trois lots différents de Meningitec – dont un rappelé en France –, ainsi que cinq autres vaccins, un médicament injectable non vaccinal et du sérum physiologique injectable. Elle conclut qu'« il n'apparaît pas de spécificité du vaccin Méningitec par rapport aux autres produits [...], ni d'hétérogénéité notable entre les différents échantillons de ce même vaccin », et relève que « la presence de traces métalliques dans ces produits de santé ne représente pas en soi un défaut qualité ni un risque pour la santé dans la mesure où les concentrations sont inférieures au seuils de sécurité établis »
Si le dossier est « clos d'un point de vue toxicologique » pour Dominique Martin, l'avocat des plaignants ne partage pas cet avis. Il estime en effet que l'ANSM a travaillé de manière « occulte », des expertises toxicologiques étant en cours sur les lots saisis par la justice chez CSP fin juin. En parallèle, les expertises médicales ordonnées par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand devraient débuter à l'automne.

Par Claire Frangi, avec APM

19 Juillet 2016

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