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La sérialisation traîne la patte

Le dispositif rencontre des difficultés techniques de mise en œuvre dans nombre de pays européens.

© FOTOLIA/KEBOX

La sérialisation du médicament devait être mise en place dans l’Hexagone le 9 février. Mais face aux nombreuses questions laissées en suspens, ce suivi informatique en temps réel de la délivrance des spécialités a pris du retard. Et ce n’est pas une exception française ! Selon le dernier rapport de l’Organisation européenne de vérification du médicament (EMVO), plus de 37 000 pharmacies ne sont pas encore connectées à la base européenne, et sur les 848 fabricants qui le sont, seuls 674 y avaient effectivement chargé les informations requises concernant leurs produits. Quant aux grossistes-répartiteurs, plus de 2 000 ne sont pas encore reliés, notamment au Royaume-Uni, en Espagne et en Pologne.

Fausses alertes en cascade

Les utilisateurs font état de problèmes techniques générant de fausses alertes : près de 2,5 millions d'entre elles ont été recensées en une semaine au cours du mois d’avril, représentant environ 5 % des produits scannés. C’est cent fois le taux d’alertes prévu ! Pour la secrétaire générale du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE), Ilaria Pasarani, la sécurité des patients n’est toutefois pas remise en cause, car il n’y a pratiquement aucune chance que des médicaments falsifiés soient délivrés ; le dispositif de sérialisation venant simplement s’ajouter aux contrôles rigoureux déjà existants. Une raison de plus de douter de l’intérêt d’un dispositif qui n’offre en outre aucune donnée de traçabilité.

Par Christophe Micas

3 Mai 2019

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