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La santé à domicile aux abois

Les prestataires du secteur ont rompu les discussions avec le ministère et alertent sur les baisses de tarifs.

© FOTOLIA/ART_SONIC

C'est acté depuis le 3 décembre dernier et le vote définitif de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 : l'État a entériné 150 millions d'euros de baisses de prix sur les dispositifs médicaux (DM) en ville. Ce n'est pas la première fois que les acteurs de la santé à domicile alertent sur leur situation économique. Et, au vu des annonces faites par le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargé de mettre en musique ces économies, ce n'est certainement pas la dernière. Dans un communiqué commun diffusé le 13 décembre, quatre organisations représentatives (Snadom, UNPDM, Upsadi, Fedepsad) annoncent avoir laissé chaise vide lors de leur dernière rencontre avec le CEPS et dénoncent les restrictions budgétaires à l'œuvre. En tenant compte des baisses de prix déjà arrêtées en 2018 et qui prendront effet en 2019, notamment sur les tire-lait, l'oxygénothérapie, la prévention des escarres ou les orthèses, « au total, ce sont donc 250 millions d'euros qui sont demandés aux Psad [prestataires de santé à domicile, NDLR] en 2019, soit une ponction équivalente à celle subie en 5 ans ! Ce n'est pas simplement déraisonnable, c'est signer l'arrêt de mort de la prestation de santé à domicile ».

Vers un Grenelle du MAD ?

Les prestataires du maintien à domicile (MAD) réclament maintenant une rencontre directe avec la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour obtenir gain de cause, faute de quoi, « à terme, ce sont plus de 2 millions de patients qui seront privés de l'accompagnement [...] des Psad ». Sur ce point, la ministre avait été très claire dès octobre dernier, lors de son audition au Sénat et se défendait déjà d'éventuelles conséquences de ses décisions : « Je n'ai pas l'habitude de sacrifier des patients ! Des économies sont prévues à hauteur de 150 millions d'euros [...] mais il faut savoir que les dépenses de la liste des produits et prestations remboursables, la LPPR [...], augmentent de manière extrêmement rapide. » Elle s'était également dite ouverte à réfléchir à de nouveaux outils de régulation, pour l'année 2020. Devant l'urgence dénoncée par les acteurs du secteur, tiendra-t-elle parole ?

Par Laurent Simon (avec APMnews)

14 Décembre 2018

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