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La profession au chevet des bilans

C'est un fait, les bilans de médication connaissent un démarrage plus que timide.

© FOTOLIA/CHRISTIANCHAN

C'est « la » nouvelle mission de 2018 : les bilans de médication, lancés depuis le début de l'année sont la suite logique – et l'extension – des entretiens pharmaceutiques (AVK, AOD, asthme), inaugurés quant à eux en 2013. Pourtant, après six mois de pratique, moins de 4 000 bilans de médication ont été menés, selon les données de l'Assurance maladie datant de l'été dernier. À titre de comparaison, au 31 décembre 2013, ce sont pas moins de 88 000 entretiens AVK qui avaient été réalisés. Insuffisant donc pour les représentants des pharmaciens (syndicats, groupements, étudiants, Ordre) qui ont lancé à l'unisson un message à destination de la profession pour appeler à s'emparer de cette nouvelle mission en pointant les améliorations apportées par rapport aux entretiens pharmaceutiques. Outre une cible beaucoup plus large, le paiement a été facilité : « Les pharmacies seront rémunérées en avril 2019, y compris celles qui débuteraient les bilans au second semestre 2018 et les finaliseraient en 2019. » Et la rémunération des bilans – 60 euros par patient la première année, puis 30 euros ou 20 euros la seconde –, est plus attractive que celle des entretiens.

La barre est haute

Rappelons que les entretiens pharmaceutiques ont été marqués par des retards de paiement... et que près de 70 % d'entre eux n'avaient pas été payés en 2016, majoritairement pour des raisons d'ordre administratif. Cette initiative collective aidera peut-être à combattre l'attentisme qui règne pour l'instant chez les pharmaciens, puisqu'une grande majorité, plus de 70 %, déclare ne pas « encore » en proposer à leurs patients. « Les objectifs de l’Assurance maladie (20 bilans par an et par officine) sont accessibles pour tous. Certaines pharmacies dépassent les 50 bilans réalisés dans leur espace de confidentialité, dans les Ehpad [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, NDLR] ou au domicile du patient », note le collectif de la profession. Encore trois mois environ pour atteindre l'objectif de 400 000 bilans de médication... Impossible n'est pas pharmacien !

Par Laurent Simon

4 Octobre 2018

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