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Les entretiens Subu en gestation

Une expérimentation d'accompagnement des patients sous buprénorphine va être mise sur pied par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

© MIGUEL MEDINA

On en parle depuis quelques années, une première étape va bientôt être franchie. Au sein de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), la première réunion d'un comité de pilotage réunissant les syndicats de médecins, de pharmaciens et les Ordres a eu lieu fin avril pour mettre sur pied des entretiens TSO (traitements substitutifs aux opiacés), à savoir l'accompagnement par le pharmacien de patients sous buprénorphine (Subutex et génériques). Le processus intéresse au plus haut point l'Assurance maladie : « nous avons commencé à travailler sur ce sujet, une expérimentation se met en place avec la Mildeca et on travaille au cahier des charges de manière concrète avec les pharmaciens », confirme Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et à l'organisation des soins, même si elle écarte pour le moment l'intégration de ces entretiens TSO à la convention pharmaceutique qui sera négociée en 2017. Et pour cause, le calendrier risque de ne pas coller : si la Mildeca évoque un début d'expérimentation d'ici fin 2016, cette dernière risque fort de ne pas se finir avant la fin 2017.

Des entretiens pas comme les autres

Le principe est connu. Dans des recommandations émises en 2011, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dresse le portrait-robot qui devrait être celui de ces entretiens : « la délivrance quotidienne par le pharmacien est recommandée les quatorze premiers jours avec, si possible, une prise sur place à la pharmacie. Il est nécessaire de rappeler au patient l’importance de la voie sublinguale qui constitue la seule voie efficace et bien tolérée pour l’administration de ce produit. Le comprimé doit être maintenu sous la langue jusqu’à dissolution, ce qui intervient habituellement en dix minutes environ ». La prise sublinguale se ferait donc sous la surveillance du pharmacien. La Mildeca rappelle que, malgré ses spécificités, la buprénorphine est « un médicament comme les autres ». Côté rémunération, « il est évident, à notre sens, qu'il faut une valorisation de cet acte », assure la Mildeca, même si le budget de l'expérimentation n'est pas arrêté. Toujours le nerf de la guerre...

Par Laurent Simon

13 Mai 2016

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