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Des pharmaciens au cœur du suivi des thérapies cancéreuses orales à domicile

En Grand Est, les pharmaciens œuvrent au projet Picto qui vise à accompagner les patients sous chimiothérapie orale en ville.

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Présenté le 27 novembre lors des 2e rencontres oncologiques des professionnels de santé de ville, organisées par la Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux (CNUPL), le projet « pharmaciens en intervention coordonnées pour le suivi des thérapies orales », alias Picto, concernera 2410 patients recrutés sur 3 ans. Destiné aux adultes à l’initiation d’un traitement de chimiothérapie en ville, il rassemble plusieurs partenaires dont les hôpitaux universitaires de Strasbourg, l’URPS pharmaciens de Grand Est et l’association Patients en réseau. Deux parcours spécifiques pourront être proposés sur décision des oncologues et des pharmaciens hospitaliers. Un « standard », piloté par un pharmacien d’officine et, si le patient est fragile, un « appuyé » supervisé, cette fois, par une infirmière.

Précocité, adhésion, qualité de vie et autonomie

Le parcours standard Picto a quatre objectifs : détecter et prendre en charge le plus précocement possible les effets indésirables ; favoriser l’adhésion au traitement du patient ; améliorer sa qualité de vie ; encourager la plus grande autonomie possible du malade vis-à-vis de son traitement. Le suivi comprend un volet de formation/action avec le patient, via une série d’entretiens et de mises en situation selon différentes thématiques, et un volet de communication partagée, grâce à un dossier de suivi dans lequel figure les comptes rendus de chaque séance avec le patient et, le cas échéant, les signalements d’effets indésirables par le pharmacien. Il est consultable par l’oncologue, l’équipe hospitalière, le pharmacien, le médecin traitant, etc.

Formation obligatoire

« Pour participer à Picto, les pharmaciens volontaires devront se former, car les thérapies sont nouvelles », précise Julien Gravoulet, secrétaire général de l’URPS  pharmaciens de Grand Est. Une formation en e-learning centrée sur les effets indésirables des thérapies anti-cancéreuses est prévue, ainsi que des fiches d’information sur le médicament. Une session à la posture éducative est aussi au programme. Le parcours s’étalera une durée de 3 à 4 mois et comprendra 4 entretiens. Les deux premiers se dérouleront au moment de la dispensation pour sécuriser les premières prises, puis lors du renouvellement pour discuter des effets indésirables. Les deux entretiens suivants doivent permettre d’aborder la gestion du traitement (oublis, voyages…) et de faire un bilan, notamment en termes d’amélioration de la qualité de vie. Les pharmaciens participants toucheront 60 euros par entretien, plus 50 euros pour le volet pluriprofessionnel.

Par Anne-Gaëlle Moulun

4 Décembre 2020

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