À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, et alors que se poursuivait le procès de Mazan, Michel Barnier a annoncé l'expérimentation « du remboursement par l'Assurance maladie de kits pour détecter la soumission chimique des potentielles victimes ».
Les pharmaciens solidaires
Lors de son Live hebdomadaire, Philippe Besset est revenu sur cette annonce. « Bien sûr favorable à cette opération », il a affirmé que « les femmes peuvent compter sur les pharmaciens d'officine » pour accompagner ce genre de mesure d'aide aux victimes. De leur côté, dans un communiqué, les étudiants de l'Anepf ont annoncé soutenir le développement d'« une formation à la prise en charge de premier secours et à la réorientation des personnes ayant été potentiellement soumises chimiquement », ainsi que « la possibilité que ces tests soient réalisés au sein même de l’officine, dans une zone de confidentialité, afin de favoriser l’accompagnement du patient par le pharmacien ».
Des détails à venir
Pour le moment, les informations tant sur la composition du kit que sur son mode de mise à disposition manquent. Selon le président de la FSPF, « le sujet devra être abordé avec la Direction générale de la Santé dès que possible ». Il pourrait s'agir d'une « procédure semblable à celle de remise des tests de dépistage du cancer colorectal, avec un système de recueil de prélèvements remis par les équipes officinales aux patients et patientes avec les explications nécessaires, qui seraient à envoyer ensuite dans une enveloppe T à un laboratoire de référence, les résultats étant communiqués au médecin traitant ».
Le Crafs déjà actif
En parallèle, l'Ordre des pharmaciens, en association avec l’association #MendorsPas (fondée par la fille de Gisèle Pélicot), s'est engagé dans une campagne de communication destinée à faire connaître la plateforme nationale dévolue à l’orientation des victimes suspectant une soumission chimique et à l’accompagnement des professionnels. Cette dernière a été récemment mise sur pied par plusieurs spécialistes de la question, notamment la Docteure en pharmacie Leila Chaouachi. Baptisée Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances ou Crafs, elle est dotée d'un site internet mettant à disposition des informations pratiques sur le sujet, mais aussi d'un service de téléconseil spécialisé et personnalisé pouvant répondre aux questions « sur les substances utilisées en soumission chimique, leurs délais de détection, les analyses et autres recueils de preuve ». Salima Saa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, l'a évoquée lors d'une interview accordée au média en ligne Konbini : « Nous allons coller des stickers dans les plus de 20 000 pharmacies en France, avec un QR code [renvoyant vers] le site internet de la plateforme du Crafs, qui permet [aux victimes potentielles] d'être orientées, écoutées et de savoir ce qu'il faut faire. »
En attendant les stickers et les kits, les équipes officinales peuvent d'ores et déjà proposer aux personnes qui les solliciteraient de joindre les conseillers pharmacologues du Crafs au 01 40 05 42 70, du lundi au vendredi de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Des documents et informations utiles sont également disponibles, pour le grand public comme les pharmaciens, sur le site internet de la plateforme.