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Déjà 60 signalements d'épuisement

Parce qu'il y avait urgence, l'association SPS a lancé plus tôt que prévu son numéro vert qui prend en charge les professionnels de santé en souffrance.

Initialement prévue pour début 2017, la plate-forme d'appel nationale pour les professionnels de santé en souffrance a ouvert lundi 28 novembre. Et l'urgence du besoin s'est rapidement confirmée : en à peine quatre jours, le numéro vert 0805 23 23 36* a reçu soixante appels, dont des pharmaciens, quatrième profession la plus représentée parmi ces appelants, après les aide-soignants, les infirmiers et les médecins. Une équipe de 50 à 60 psychologues se relaie 24 heures sur 24 au bout du fil. Si l'association Soins aux professionnels de santé (SPS), à l'œuvre derrière cette initiative, précise être encore « en train de protocoliser leur écoute et leur formation », elle souligne que cette plate-forme est gérée par la société Pros-Consulte, rompue depuis 2009 à ce type de lignes d'écoute, dont certaines se destinent à des salariés hospitaliers. Et, d'ores et déjà, un pharmacien en difficulté se voit pris en charge puis dirigé, s'il le souhaite, vers un service juridique, une structure hospitalière... « Nous avons aussi identifié des sociétés de remplacement, indique Catherine Cornibert, présidente de l’Agence Conseil Santé, qui travaille au développement de la plate-forme. Et nous souhaitons mettre en place des sentinelles, à savoir d'autres professionnels de santé prêts à aider, à accompagner leurs confrères. » Une carte des structures d'accueil – centres d'addictologie, établissements de santé ou centre de « post-cure » – est également en construction. Bref, SPS centralise et essaie de « rendre visible » cette prise en charge spécifique, « surtout de la structurer ». SPS se mobilise également pour assurer le financement de sa plate-forme d'appel, donc sa pérennité. Si elle a bénéficié pour son lancement du soutien de Pierre Fabre notamment, « nous devons, maintenant que le besoin est prouvé, trouver des partenaires. Mais nous sommes très optimistes. Et, si besoin, nous ferons un appel de fonds », répond Catherine Cornibert. Selon cette dernière, un appel d'environ une demi-heure coûte entre 50 et 60 euros.

* Gratuit depuis un téléphone fixe ou mobile

 

Par Anne-Laure Mercier

1 Décembre 2016

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