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Dans la jungle des masques grand public

Les « masques à usage non sanitaire » font leur entrée en officine, ouvrant le champ des interrogations : quelle classification pour quelles performances, avec quels fournisseurs ?

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La grande famille des masques s'est récemment enrichie d'une nouvelle branche destinée au grand public, celle des « masques à usage non sanitaire ». Créés à la fin mars par les pouvoirs publics pour répondre aux besoins de la population à l’aube du déconfinement prévu le 11 mai prochain, ils devraient permettre de préserver les stocks de FFP2 ou de chirurgicaux destinés aux soignants. Leur fonction est simple : limiter la diffusion des gouttelettes de salive, potentiellement chargées en virus, dans l'atmosphère. Ces nouveaux masques, également appelés « barrières », sont des dispositifs filtrants en tissu, conçus pour être réutilisables car lavables un certain nombre de fois (5, 10, 20 ou 30 fois, selon les indications de leurs fabricants respectifs). Ils répondent aux normes élaborées par l’Association française de normalisation (Afnor) et sont classés en deux types par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), selon leurs performances en termes de filtration. On relèvera que le type 1 est plus protecteur que le type 2, ce qui peut paraître contre-intuitif aux professionnels de santé habitués à la gradation de filtration croissante entre FFP1, 2 et 3.

Un logo sur la boîte

Les masques de catégorie 1 sont donc destinés aux professionnels en contact fréquent avec le public, comme les hôtesses de caisse ou les agents des forces de l’ordre. Ils filtrent plus de 90 % des particules d’une taille supérieure ou égale à 3 microns émises par la personne portant le masque. Les masques de catégorie 2 sont destinés à l’usage « d’individus ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes », autrement dit le reste de la population. Ils admettent une efficacité de filtration de 70 à 80 % pour des particules de 3 microns émises par la personne portant le masque. Pour mémoire, le SARS-CoV-2 mesure environ 0,1 micron mais il est généralement véhiculé par des gouttelettes de taille variable, celles d'environ 5 microns restant le plus longtemps dans l'air. Ajoutons qu'outre leurs performances de filtration, ces masques doivent permettre un port durant quatre heures, c'est-à-dire être dotés d'une bonne respirabilité. Une notice doit être fournie, précisant la méthode de lavage et le nombre de cycles pour lequel le fabricant a démontré la conservation des performances : cette dernière information sera d'ailleurs synthétisée par un logo apposé sur la boîte. 
Ce sont actuellement 242 entreprises qui ont fait tester et qualifier leurs prototypes de « masques grand public ». Et à la date du 27 avril, 390 modèles ont passé les tests de la Direction générale de l'armement (DGA) avec succès. La liste complète des fournisseurs potentiels et les résultats des tests correspondants peuvent être consultés en ligne, avec une mise à jour régulière.

Par Alexandra Chopard

27 Avril 2020

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