Formulaire de recherche

Comment remplacer le losartan ?

Devant la pénurie de spécialités à base de losartan, les pharmaciens sont appelés à les remplacer par d'autres molécules de la même classe selon les recommandations de l'ANSM.

© adobestock_new africa

Une nouvelle impureté de type azide (qui pourrait s'avérer mutagène) a été détectée dans certains médicaments à base de losartan seul ou associé à l'hydrochlorothiazide. Les lots concernés faisant l'objet d'un rappel ou d'un blocage chez le fabricant à titre préventif, cette alerte qualité entraîne des tensions d'approvisionnement des officines. Si certaines spécialités ne sont pas concernées par la présence de cette impureté et restent donc disponibles, de nombreuses références sont manquantes. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a donc émis des recommandations pour assurer aux patients la continuité de leur traitement. Elles sont « applicables dans ce contexte de tension et jusqu’au retour à un niveau d’approvisionnement satisfaisant en losartan, potentiellement début 2022 », précise l'agence. « Si le traitement initialement prescrit n’est pas disponible et que le patient ne peut pas consulter son médecin au préalable, le pharmacien pourra remplacer le losartan par un autre médicament de la classe des sartan, à titre exceptionnel et temporaire, jusqu’à la prochaine consultation médicale. »

Un tableau d'équivalence

En pratique, le choix du sartan de remplacement est guidé par le tableau d’équivalence de dose proposé par l'ANSM. On notera que « dans le cas du remplacement d'un médicament à base de losartan et d’hydrochlorothiazide, la dose d’hydrochlorothiazide devra rester identique. Seul le sartan et son dosage pourront changer dans la substitution de ces médicaments ». Le traitement délivré devra être inscrit sur l’ordonnance du patient et le médecin devra en être averti. Ce traitement de remplacement sera dispensé pour une durée d'un mois dans la mesure du possible, renouvelable jusqu’à la prochaine consultation médicale. 
L'agence rappelle qu'en l'état actuel des connaissances, « il n’existe pas de risque immédiat avéré pour la santé lié à la présence de cette impureté ». L’arrêt brutal du traitement par losartan peut, lui, avoir des conséquences graves : poussées hypertensives, décompensations cardiaques ou accidents neurologiques. Il est donc essentiel de rassurer les patients et de les inciter à poursuivre leur prise en charge avec la molécule de remplacement.

Par Alexandra Chopard

5 Novembre 2021

© Le Pharmacien de France - 2024 - Tous droits réservés