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Caducée et écharpe tricolore

Après leur journée de travail, ils filent au conseil municipal… Maire ou pharmacien, ils ne veulent pas choisir !

 

© adobestock_noble nature

« Je sors de ma pharmacie et j’ai conseil municipal dans 30 minutes ! » Attrapé au vol au bout du fil un vendredi soir, Michel Gabas, 57 ans, qui vient d’être réélu à Eauze (Gers) pour un troisième mandat, en plus de ses fonctions au conseil départemental, n’envisage de quitter ni sa blouse ni son écharpe tricolore. « Être maire, c’est le prolongement de notre métier de pharmacien. Un métier où l’on est à l’écoute des gens, pour les aider à résoudre leurs problèmes de manière concrète. » Pour ce Gersois, le bonheur n’est pas que dans le pré, il est aussi derrière le comptoir. ­Particulièrement sensible au problème de la désertification médicale, il n’a cessé d’alerter les autorités. « J’avais écrit à Édouard Philippe en 2017, je vais réitérer avec Jean Castex, dont la ville de naissance est à 25 km de la mienne… » Comme lui, ils sont des dizaines à cumuler ce métier et cette fonction. Lors de la dernière mandature, en décortiquant les données data.gouv qui n’ont pas encore été réactualisées, ils étaient 98 pharmaciens parmi les 36 628 maires, surtout des hommes (76 pour 22 femmes). Ce sont donc près d’un demi-million (490 000) de Français qui étaient administrés par un pharmacien !

Élus ou réélus

Beaucoup ont été réélus, d’autres le sont pour la première fois. Souvent dans de petites communes, mais aussi dans de grandes villes, comme Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) où Yves Révillon, 74 ans, a été réélu dès le premier tour. Il vient de vendre son officine mais entame un cinquième mandat ! « Il y a un côté formidablement humain à être pharmacien. » Élus aussi dès le premier tour, Bernard Fischer à Obernai, Claude Windstein à La Petite-Pierre et Vincent Debes à Hoenheim (Bas-Rhin), Pierre Lang à Freyming-Merle­bach (Moselle), Francis Comby à Beyssenac (Corrèze), Pierre Millet-Lacombe à Ladignac-le-Long (Haute-Vienne), Hélène Estrade à Lapouyade et Jean Galand à La Lande-de-Fronsac (Gironde), Bertrand Veau à Tournus (Saône-et-Loire), Michel Petit à Berles-au-Bois (Pas-de-Calais). D’autres ont dû attendre le second tour tels Olivier Dosne à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), Thierry Cipierre à Coulounieix-Chamiers (Dordogne), Bruno Galan à Palau-del-Vidre (Pyrénées-Orientales), Thierry Daublon à Saint-Jean-de-Maruéjols (Gard) ou encore Alain Veuillet à Viviers-les-Montagnes (Tarn).

Par Hélène Bry

17 Juillet 2020

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