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Agnès Buzyn déjoue les pronostics

Marisol Touraine transmet son portefeuille à ce médecin hospitalier, jusqu'alors présidente de l'Inca puis de la HAS.

Sur le perron du ministère de la Santé, le 17 mai 2017.© Laurent Simon

La composition du premier gouvernement d'Édouard Philippe a été dévoilée mercredi 17 mai par le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler. Et c'est contre toute attente qu'Agnès Buzyn est nommée ministre des Solidarités et de la Santé. Cette hématologue de formation, âgée de 54 ans, dirige la Haute Autorité de santé (HAS) depuis mars 2016 après avoir présidé l'Institut national du cancer (Inca). Exit donc Arnaud Robinet, député (LR) de la Marne et maire de Reims, ainsi qu'Olivier Véran, neurologue à Grenoble et grand ordonnateur de la campagne santé d'Emmanuel Macron, depuis élu président de la République. Tous deux avaient été pressentis pour le poste jusqu'au dernier moment. 

Le tiers payant en sursis

C'est non sans émotion que Marisol Touraine a donc quitté son poste à la tête du ministère des Affaires sociales et de la Santé : la passation des pouvoirs s'y est déroulée le 17 mai dans la soirée. Après une arrivée à 18 h pile d'Agnès Buzyn, les deux femmes se sont isolées une trentaine de minutes à l'abri des micros et caméras. Au cours de la rapide allocution qui a suivi, Marisol Touraine a plaidé pour le maintien du tiers payant généralisé, « une mesure soutenue par 70 % des Français », et a annoncé avoir écrit un projet de loi, qu'elle n'aura pas eu le temps de faire voter au Parlement, étendant transitoirement l'obligation vaccinale, dans la lignée des recommandations de la Concertation citoyenne sur la vaccination. Agnès Buzyn n'a quant à elle pas fait mystère des « chemins différents » que son mandat allait prendre. Rappelons que le programme d'Emmanuel Macron prévoit un tiers payant non plus « généralisé mais généralisable ». Une nuance destinée à rasséréner les médecins libéraux, très opposés à cette mesure.

Le reste du gouvernement

Par ailleurs, sont nommés Bruno Le Maire (député LR) ministre de l'Économie, Gérald Darmanin (maire LR) ministre de l'Action et des Comptes publics – lesquels se partageront la gestion de Bercy –, Muriel Pénicaud (directrice générale de Business France) ministre du Travail et Frédérique Vidal (présidente de l'université Nice-Sophia Antipolis) ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Au total, dix-huit ministres et quatre secrétaires d'État – strictement paritaires – composent ce nouveau gouvernement, parmi lesquels quatre personnalités issues du Parti socialiste, trois du Modem, deux des Républicains, deux autres du Parti radical de gauche et onze de la société civile, dont Agnès Buzyn. Mais cette équipe pourrait être recomposée après les élections législatives, l'Élysée ayant fait savoir que, s'ils sont élus dans leur circonscription, les ministres-candidats devront démissionner du gouvernement ; Bruno Le Maire est ainsi concerné.

Par Anne-Laure Mercier et Laurent Simon

17 Mai 2017

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