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76,7 % des officines en rupture de vaccins !

Plus des trois quarts des officines ayant répondu à notre enquête exclusive n'ont, à ce jour, plus aucun vaccin contre la grippe dans leurs frigos.

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Beaucoup l'avaient redouté et ils ne s'étaient malheureusement pas trompés. Parmi les 507 pharmacies qui ont répondu à notre enquête (*), plus de 75 % sont d'ores et déjà en rupture de vaccins contre la grippe et plus de 15 % ne disposent plus que d'un stock minime, soit entre 10 et 20 % de la livraison initiale du laboratoire. Une situation préoccupante qui ne le serait pas tant si les pharmaciens disposaient d'une vision claire de la situation. Pourtant, après le ras-de-marée des premiers jours qu'ils ont dû affronter, c'est désormais dans la brume qu'ils doivent évoluer.

Flou et imprécision

Si les officinaux sondés sont plus de 67 % à attendre le reliquat de leur commande, près d'un tiers d'entre eux avouent n'avoir, à cette date, aucune précision quant à la date de cette livraison. Plus de 6 % des pharmaciens en attente d'une seconde livraison se demandent même s'il se seront bien réachalandés un jour. Un laboratoire, Mylan, a bien indiqué aux pharmaciens que le reliquat de la première livraison serait livré d'ici au 7 novembre et que ceux qui ont commandé une seconde l'obtiendraient courant novembre. Mais, dans l'ensemble, c'est plutôt le flou et l'imprécision qui règnent. Pour preuve, alors que le reliquat de la première livraison n'était pas censé dépasser les 25 % de la commande totale, plus de la moitié des pharmaciens qui nous ont répondu affirment que ce dernier représente en fait plus de 30 % des quantités initialement commandées aux laboratoires. 

Fatigue et mécontentement

Seul point positif, parmi les 93 % d'officines ayant répondu à l'enquête qui pratiquent l'acte de vaccination, près de 90 % d'entre elles affirment avoir plus vacciné que l'année précédente sur la même période. Elles sont mêmes près de 70 % à considérer que cette augmentation est tout à fait conséquente. Si la confiance des Français dans leur pharmacien pour se faire vacciner ne semble donc plus sujette à discussion, les officinaux se seraient bien passés d'une campagne vaccinale dont ils estiment, très largement, que la gestion est « chaotique ». Ce « décalage désastreux entre les messages incitant à la vaccination et la non disponibilité des vaccins », comme le qualifie l'un des pharmaciens sondés, résume bien le sentiment général empreint de « fatigue » et de « mécontentement ». Après l'épisode des masques, la profession n'avait pas vraiment besoin de cela.

(*) Sondage administré en ligne entre le 19/10/2020 et le 23/10/2020 sur 507 répondants

Par Benoît Thelliez

23 Octobre 2020

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